Treize ans depuis la catastrophe de Fukushima : le résumé des données
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Début du rejet des eaux traitées de la centrale
Le 24 août 2023, la compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco) a débuté les opérations de rejet en mer d’une partie des eaux traitées (eaux utilisées pour refroidir le combustible nucléaire et autres eaux contaminées, malgré une présence résiduelle de tritium et autres substances après filtration) de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Durant l’exercice 2023, environ 31 200 tonnes d’eaux ont été déversées en quatre fois dans l’océan.
Le gouvernement japonais a décidé de ce projet en avril 2021, puis obtenu l’aval de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en juillet 2023, celui-ci ayant émis un rapport qui concluait que le programme était conforme aux normes de sécurité mondiales.
Un mois avant toutefois, en juin, la Fédération des associations de coopératives de pêche du Japon a adopté une résolution spéciale signifiant son opposition au rejet en mer des eaux traitées. Et le 24 août, le jour même du début des opérations de déversement, les autorités douanières de Chine ont annoncé leur décision d’interdire toute importation de produits de la mer venant du Japon.
Mise en place de nouvelles « Zones spécifiques de retour »
En raison du rejet et de la propagation de matières radioactives à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, plusieurs districts des sept communes situées à proximité de la centrale sont toujours désignés comme zones à « interdiction indéfinie d’habitation ».
Depuis juin 2022, le gouvernement japonais a progressivement commencé à lever l’ordre d’évacuation dans les « zones spécifiques de reconstruction et de réhabilitation », où la décontamination était prioritaire dans 6 communes à l’intérieur des « zones à interdiction indéfinie d’habitation » et, en mai 2023, l’ordre d’évacuation a été levé en totalité. Si les infrastructures ont commencé à être aménagées dans les villes d’Ôkuma et de Futaba, la réalité est que seul un nombre restreint de résidents souhaitent rentrer chez eux dans ces zones.
En conséquence d’une révision de la loi en juin 2023, le gouvernement japonais a mis en place de nouvelles « zones spécifiques de retour » dans les « zones à interdiction indéfinie d’habitation » où il est possible que l’ordre d’évacuation soit levé. Au cas où les résidents souhaitent revenir chez eux, les communes sont chargées d’élaborer et de présenter un plan de retour, la décontamination des routes et des alentours des habitations étant effectuée aux frais de l’État si la commune est désignée comme « zone spécifique de retour ». Jusqu’à présent, le plan a été approuvé pour les villes d’Ôkuma, Futaba, Namie et Tomioka et les travaux de décontamination ont d’ores et déjà commencé.
Évolution juridique des procès collectifs relatifs à l’indemnisation en relation avec l’accident nucléaire
Une trentaine de procès collectifs en appel ont été intentés dans tout le Japon par des personnes évacuées à la suite de l’accident nucléaire pour obtenir une indemnisation et d’autres avantages de la part de l’État et de Tepco. En ce qui concerne le jugement du procès en appel des 323 résidents de la zone de Yamakiya de la ville de Kawamata (qui avait été provisoirement désignée comme zone d’évacuation), la Cour d’appel de Sendai a ordonné le 14 février 2024 à Tepco un paiement supplémentaire d’environ 500 millions de yens par rapport au jugement du tribunal de première instance, pour un montant total de 1,99 milliard de yens, à 299 résidents. Pour ce qui est de ces procès collectifs, les normes d’indemnisation gouvernementales avaient été révisées en novembre 2022 car le montant de l’indemnisation avait été jugé successivement « insuffisant » au regard des directives gouvernementales lors de plusieurs jugements.
Pour le procès collectif intenté à Tepco par les résidents de 9 communes, dont Minami-Sôma et Futaba, auprès de l’antenne Iwaki du tribunal de première instance de Fuskushima, un compromis a été passé en octobre 2023 entre l’exploitant de la centrale et 84 des 87 plaignants, à la condition du paiement de l’indemnisation et de la présentation d’excuses de la part de Tepco. D’après les avocats des plaignants, cet accord est le premier du genre dans les procès collectifs visant la centrale nucléaire. Le procès intenté par les résidents évacués de la préfecture de Niigata auprès de la Cour d’appel de Tokyo s’est également conclu par un compromis avec une partie des plaignants le 31 janvier 2024.
Le Grand tremblement de terre de l’Est du Japon en chiffres
- Date et heure : le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46
- Épicentre : au large des côtes du Sanriku
- Envergure du séisme : magnitude 9,0
- Shindo (échelle d’intensité sismique japonaise) : 7, le maximum (ville de Kurihara, au nord de la préfecture de Miyagi)
- Tsunami : plus de 9,3 mètres dans la ville de Sôma (préfecture de Fukushima) ; plus de 8,6 mètres dans la ville de Ishinomaki (préfecture de Miyagi) ; plus de 8,5 mètres dans la ville de Miyako (préfecture de Iwate)
- Nombre de décès : environ 15 000 (le 20 juin 2011)
- Nombre de disparus : environ 7 500 (idem)
- Nombre de blessés : environ 5 440 (idem)
- Nombre total de victimes, y compris les décès liés au séisme : 19 765
- Nombre d’habitations totalement détruites : 122 039
- Nombre de personnes évacuées immédiatement après le séisme : 470 000
- Nombre de logements temporaires : environ 124 000 (en période de pointe)
- Nombre d’évacués en novembre 2023 : environ 30 000
(Photo de titre : l’événement commémoratif « Tadaima, Okaeri, l’été à Futaba » organisé dans la ville de Futaba de la préfecture de Fukushima par un groupe de soutien à la reconstruction, le 28 août 2023. Jiji Press)
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