Le 2 février 2021 au Japon : un « setsubun » pas comme les autres

Tradition

À l’origine, le setsubun est un rite de changement de saison. De nos jours, la date de cette coutume est fixée la veille du début du printemps (appelé risshun), au cours de laquelle des haricots de soja sont lancés contre les esprits maléfiques oni, les symboles des épidémies, pour les éliminer. Et s’il y a une année où ces vœux d’éradication se font pressants, c’est bien celle-ci... Le setsubun 2021 a un goût très spécial, d’autant plus que le calendrier est un peu modifié.

Le jour du setsubun, une cérémonie est organisée dans les temples et sanctuaires du pays. De même, dans chaque foyer, on lance des graines de soja grillées en criant : Oni wa soto ! Fuku wa uchi !, c’est-à-dire : « Les démons, dehors ; le bonheur, dedans ! », puis on doit manger le nombre de grains qui correspond à son âge. Les enfants adorent cette cérémonie. Elle évoque à tout le monde des souvenirs de fête à la date du 3 février. Or, en 2021, le setsubun tombera un jour plus tôt, le 2 février. Pourquoi cette différence ?

Le setsubun précédait originellement le début de chacune des 4 saisons, charnières des 24 saisons traditionnelles du calendrier luni-solaire japonais. Mais le setsubun de printemps est particulièrement important car le passage de l’hiver au printemps correspondait au début de l’année du calendrier ancien.

C’est ce qui a donc favorisé la fixation du terme setsubun pour parler de la veille de l’entrée dans le printemps.

Le séquençage traditionnel de l’année en 24 périodes provient de l’observation des positions relatives de la Terre et du Soleil. Les dates officielles de chacune des 24 « saisons » sont données pour l’année suivante par l’Observatoire astronomique national du Japon (NAOJ). Le plus souvent, le début du printemps, appelé risshun, tombe le 4 février, mais l’almanach pour 2021 le fait commencer très exactement le 3 février à 23 h 59. Pour cette minute de différence, le setsubun, qui correspond à la veille, tombera le mardi 2 février.

Cette différence provient du fait que la Terre ne tourne pas autour du Soleil en exactement 365 jours, mais en 365,242189 jours, soit un décalage d’environ 6 heures. Ce qui fait à peu près un jour tous les quatre ans, que l’on compense en ajoutant un jour toutes les années bissextiles. Mais il reste encore un petit reliquat, qui cause la fluctuation du risshun entre le 3 et le 5 février, selon les années. Et du setsubun avec lui.

C’est la première fois en 37 ans, depuis le 4 février 1984, que le setsubun ne tombe pas le 3 février. Et la première fois depuis 124 ans, en 1897, qu’il tombe le 2 février. Ce sera de nouveau le cas tous les 4 ans pendant quelques temps, et en 2057 et 2058, il tombera le 2 février pour deux années consécutives.

La date du setsubun entre 1897 et 2088

1897 2 février
de 1898 à 1901 3 février
de 1902 à 1916 4 février trois ans de suite, puis 3 février tous les quatre ans
de 1917 à 1952 3 février, puis 4 février, tous les deux ans alternativement
de 1953 à 1984 3 février trois ans de suite, puis 4 février tous les quatre ans
de 1985 à 2020 3 février
de 2021 à 2056 2 février tous les quatre ans, puis 3 février trois ans de suite
de 2057 à 2088 2 février, puis 3 février, tous les deux ans alternativement

(Photo : Pixta)

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