Deux tiers des Japonais favorables à un système autorisant des noms de famille différents pour un couple marié
Société- English
- 日本語
- 简体字
- 繁體字
- Français
- Español
- العربية
- Русский
La loi japonaise est très claire : mari et femme doivent avoir le même nom de famille. Seule exception : les mariages internationaux. Toutefois, lors d’un récent sondage, 35,9 % des personnes interrogées ont déclaré préférer personnellement avoir le même nom de famille que leur partenaire mais penser que les autres couples devraient avoir le droit de choisir. Par ailleurs, 34,7 % se sont dits en faveur de noms de famille différents, ajoutant que les autres couples devraient être eux aussi libres de choisir.
Ce sondage a été réalisé par le laboratoire de Tanamura Masayuki de l’Université Waseda, en collaboration avec une organisation non gouvernementale promouvant le droit des couples à avoir des noms de famille séparés. 7 000 personnes de moins de 60 ans ont été interrogées.
C’est chez les hommes que l’idée de noms de famille différents semble le moins faire l’unanimité ; par tranche d’âge, 23,4 % chez les quinquagénaires, 20,5 % chez les quadragénaires et 17 % chez les trentenaires. Quant aux femmes, elles sont 10 % à être réfractaires à deux noms de famille différents, toutes tranches d’âge confondues.
L’étude a montré que 1,3 % des répondants avaient soit renoncé au mariage, soit opté pour un mariage de droit commun (jijitsu-kon) parce qu’ils ne pouvaient pas avoir des noms de famille différents. Le phénomène était un peu plus prononcé chez les hommes dans la vingtaine (2,4 %) et les femmes dans la cinquantaine (1,9 %).
Notons aussi que l’idée d’un même nom de famille trouve de plus en plus écho auprès des hommes comme des femmes à mesure qu’ils prennent de l’âge.
Avez-vous choisi de ne pas vous marier, ou avez-vous opté pour un mariage de droit commun, parce que vous ne pouviez pas choisir d’avoir des noms de famille différents ?
Oui | Non | Ne souhaite pas répondre | |
---|---|---|---|
Total | 1,3 % | 96,1 % | 2,6 % |
Hommes (entre 20 et 29 ans) | 2,4 % | 92,3 % | 5,3 % |
Hommes (entre 30 et 39 ans) | 1,7 % | 94,9 % | 3,4 % |
Hommes (entre 40 et 49 ans) | 1,5 % | 95,3 % | 3,2 % |
Hommes (entre 50 et 59 ans) | Moins de 1 % | 97,8 % | 1,4 % |
Femmes (entre 20 et 29 ans) | Moins de 1 % | 95,5 % | 4,2 % |
Femmes (entre 30 et 39 ans) | 1,4 % | 97 % | 1,6 % |
Femmes (entre 40 et 49 ans) | 1,5 % | 95,7 % | 2,8 % |
Femmes (entre 50 et 59 ans) | 1,9 % | 95,4 % | 2,7 % |
Source : tableau établi par Nippon.com à partir d’un sondage réalisé conjointement avec le laboratoire de Tanamura Masayuki de l’Université Waseda et l’ONG « Sentakuteki Fûfu Bessei Zenkoku Chinjô Action »
Comme on peut le lire sur le site internet du ministère de la Justice, un système qui autoriserait des noms de famille différents permettrait à chacun, homme comme femme, de continuer à utiliser leur nom de famille d’origine après le mariage, s’ils le souhaitent. Cependant, le droit civil actuel exige que l’un des partenaires prenne le nom de famille de son conjoint.
Ces dernières années, alors qu’un nombre accru de femmes s’engagent dans la société, les inconvénients et les désavantages causés par le changement de nom de famille se font de plus en plus nombreux, si bien qu’un nombre croissant de personnes réclament l’introduction d’un système qui autoriserait deux noms de famille différents.
Dans un arrêt de 2015, la Cour suprême a qualifié de conforme à la Constitution l’obligation pour les couples d’avoir le même nom de famille. Toutefois, elle a également appelé à un approfondissement du débat au sein de la Diète.
(Photo de titre : le président de Cybozu, Aono Yoshihisa [à gauche] lors d’une conférence de presse après avoir déposé une plainte auprès du tribunal de district de Tokyo pour réclamer un système autorisant deux noms différents. Photo prise au Club de la presse judiciaire à Kasumigaseki, Tokyo, le 9 janvier 2018. Jiji Press)