La maltraitance infantile au Japon : un nombre record d’enfants victimes en 2019
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D’après le rapport de l’Agence nationale de la Police, sur les 1 972 arrestations liées à de la maltraitance infantile pour l’année 2019, la plupart ont concerné les violences physiques (1 641 arrestations), suivies par les violences sexuelles (246), les violences psychologiques (50) et les négligences lourdes (35). Si les statistiques depuis l’année 2003 montrent que les violences physiques et les violences sexuelles restent les deux abus les plus courants, à partir de l’année 2015, les violences psychologiques qui étaient à la quatrième place ont dépassé les cas de négligences (ou neglect).
Suite aux cas signalés de violences sur enfants, la police a procédé à l’arrestation de 2 024 personnes en 2019. Dans la catégorie des sévices physiques, de loin les plus importants, c’est tout d’abord le père biologique qui vient en tête (801 personnes), suivi par la mère biologique (492), le père adoptif ou le beau-père (195) et le concubin de la mère (143). Les agresseurs masculins sont également les plus nombreux en ce qui concerne les violences sexuelles. Toutefois, c’est la mère biologique qui vient en tête pour les violences psychologiques et les négligences lourdes (avec respectivement 23 et 28 personnes), suivie par le père biologique (respectivement 20 et 12 personnes).
Le nombre de cas de maltraitance signalés par la police aux Centres d’aide sociale à l’enfance augmentent d’année en année et ont concerné 98 222 personnes en 2019. La police a accordé sa protection à 5 553 enfants, une très large augmentation par rapport aux 4 571 de l’année précédente.
Par ailleurs, le nombre de décès d’enfants officiellement dus à la maltraitance reste fluctuant mais montre une diminution progressive, avec 54 enfants en 2019, près de la moitié des 98 pour l’année 2008. Ces décès étaient dus pour 21 cas à un meurtre prémedité suivi du suicide de son tuteur, 8 ont eu lieu immédiatement après la naissance, les 25 cas restants étant dus à des causes diverses.
On peut considérer que cette baisse du nombre de morts viendrait du fait que la maltraitance sans violences physiques ou que les violences physiques n’entraînant pas le décès sont en augmentation ces dernières années. D’autre part, les cas de maltraitance et d’enfants victimes sont statistiquement en hausse probablement en raison d’une plus grande prise de conscience du public sur la maltraitance infantile ainsi que par les investigations et les arrestations actives de la police. Ce problème de société reste malgré tout sous-estimé par rapport à la réalité...
Voir également nos articles à ce sujet :
- Maltraitance d’enfants : les facteurs sociaux derrière la monstruosité des actes
- Pour les enfants privés de repas dans leurs foyers
- La hausse de la maltraitance infantile et son contexte social
(Photo de titre : Graphs/Pixta)