Les malheurs de la retraite au Japon
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Un rapport publié par le Comité des systèmes financiers (appartenant à l’Agence des services financiers) a déclaré que dans une période d’un mois, un couple senior moyen (défini comme un couple dans lequel le partenaire masculin est âgé de 65 ans ou plus et la partenaire féminine âgée de 60 ans ou plus) perçoit un revenu de 209 198 yens (1 758 euros) alors qu’il dépense beaucoup plus, à savoir 263 718 yens (2 216 euros). Cela laisse donc un déficit de 54 520 yens. Le montant des biens financiers, comme les pensions de retraite privées, dans lesquels le couple devra puiser pour combler ce manque sera de 13 millions de yens au total dans 20 ans et de 20 millions de yens dans 30 ans.
D’après le rapport, les couples « senior » dans les données démographiques possèdent une épargne moyenne nette (épargne brute moins emprunts) de 24,8 millions de yens, ce qui semble être beaucoup. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il s’agit ici uniquement d’une moyenne. Certains couples ont moins d’économies, et ce faisant, des dépenses exceptionnelles comme les soins médicalisés peuvent les amener à des difficultés...
Le problème, c’est que les biens financiers et les chèques de pension dont les retraités dépendent pour vivre sont fragilisés, et le pire reste encore peut-être à venir. Avec des salaires en baisse depuis l’explosion de la bulle financière au Japon, les travailleurs trouvent qu’il est encore plus difficile d’épargner. En 2017, les pensions versées à des retraités ayant fait des études supérieures ont été en moyenne de 20 millions de yens, une baisse de 38 % par rapport à 20 ans auparavant. Ceci est partiellement dû à une plus grande mobilité des employés, les travailleurs changeant de travail en cours de carrière étant plus nombreux.
La baisse du taux de natalité au Japon a fait dévier l’équilibre entre les cotisants et les bénéficiaires du programme de pensions, signifiant ainsi que des réductions supplémentaires sont inévitables. Le rapport du Comité des systèmes financiers a révélé que le taux de remplacement, qui exprime le revenu à l’âge de 65 ans en tant que pourcentage du revenu avant la retraite, était de 59,7 % en 2019 mais devrait diminuer jusqu’à 50,6 % en 2049 lorsque les personnes nées en 1984 auront 65 ans.
À la question sur ce qu’elles feraient pour s’assurer d’avoir assez pour la retraite, les personnes interrogées ont le plus souvent répondu qu’elles prendraient leur retraite plus tard ou qu’elles diminueraient leurs dépenses. Toutefois, l’écart de 8,8 ans entre la durée de vie moyenne (81,0) et l’espérance de vie en bonne santé (72,1) pour les hommes montre que les seniors n’ont qu’un potentiel limité de gagner leur vie.
(Photo de titre : Pixta)