Les nouveaux billets de banque japonais, à l’effigie de trois pionniers de la modernisation

Économie Culture Société

À partir du mois d’avril 2024, la Banque du Japon émettra de nouveaux billets représentant des grandes figures historiques de l’époque Meiji (1868-1912) qui se sont illustrées dans les domaines de la médecine, de l’éducation et des affaires. Ces trois personnages ont un point commun, celui d’être allé en Occident au moment précis où l’Archipel émergeait d’une période de fermeture de plus de deux siècles et d’en être revenus imprégnés de nouvelles idées et de savoirs d’avant-garde.

Billet de 10 000 yens : Shibusawa Eichii

Shibusawa Eiichi (1840-1931), le « père du capitalisme japonais »

Shibusawa Eiichi est né le 13 février 1840 dans une famille de riches agriculteurs de la ville de Fukaya, dans la préfecture de Saitama. Il est entré au service de Tokugawa Yoshinobu (1837-1913), le quinzième et dernier shôgun de l’époque d’Edo. En 1867, il a été chargé d’accompagner Tokugawa Akitake (1853-1919), le jeune frère de Yoshinobu, à l’Exposition universelle de Paris. Durant ce séjour en France qui a duré un an, Shibusawa Eiichi a été fortement impressionné par la culture, la pensée et l’industrie en plein essor de l’Europe. Après la Restauration de Meiji de 1868, il a rejoint les rangs du nouveau gouvernement du Japon et travaillé pour le ministère de la Population et celui des Finances. En 1873, il a démissionné de ses fonctions pour se lancer dans le monde des affaires.

Shibusawa Eiichi a été impliqué dans la création de quelque 500 entreprises, y compris la banque Dai-ichi (actuelle banque Mizuho), les papeteries Oji, les Filatures d’Osaka (Tôyôbô), et Tokyo Gas, le fournisseur de gaz de Tokyo. C’est ce qui lui a valu le surnom de « père du capitalisme japonais ». Mais ce brillant homme d’affaires n’en était pas moins persuadé que les entreprises commerciales ne pouvaient pas se contenter de faire du profit et qu’une certaine forme de morale était nécessaire et inséparable de l’activité économique. Vers la fin de sa vie, Shibusawa Eiichi a consacré son temps à des œuvres sociales et philanthropiques et au développement des relations amicales entre les nations.

C’est ainsi qu’en 1924, il a fondé avec l’écrivain Paul Claudel (1868-1955) la Maison franco-japonaise (MFJ) (Nichi-Futsu kaikan) de Tokyo dont la mission est de développer les échanges culturels et scientifiques entre la France et le Japon. Depuis 1984, cet établissement décerne chaque année, de concert avec le journal Yomiuri,  un prix prestigieux – appelé  Shibusawa-Claudel en hommage aux deux prestigieux fondateurs de la MFJ – à deux œuvres de chacun des deux pays. Shibusawa Eiichi est mort le 11 novembre 1931, à l’âge de 91 ans.

(Source : données recueillies auprès de différents sites Internet, entre autres ceux de la mairie de Fukaya et du Conseil scolaire de Fukaya, dans la préfecture de Saitama, et celui de la Fondation Shibusawa Eiichi)

(Voir notre article en profondeur : Shibusawa Eiichi, « le père du capitalisme japonais » et profond humaniste)

(Photo de titre : de gauche à droite Kitasato Shibasaburô, Tsuda Umeko et Shibusawa Eiichi. Avec l’aimable autorisation de la Bibliothèque nationale de la Diète)

Tags

histoire argent

Autres articles de ce dossier