La réforme du travail va-t-elle transformer le Japon ?

Les nouvelles modalités du travail vont-elles faire évoluer le Japon ?

Société Économie

La Diète a voté en faveur du projet présenté par le gouvernement en vue de réformer les modes de travail en vigueur au Japon. Mais la nouvelle législation aura-t-elle vraiment l’effet souhaité  ? Certaines des nouvelles réglementations ne risquent-elles pas d’aggraver les choses ? Dans cet article, cinq questions clefs sont mises à l’étude.

Encourager le travail d’appoint est dangereux

Le quatrième point de ma liste concerne le travail d’appoint. Dans le cadre de la réforme du travail, un nouveau mouvement s’est formé autour d’une idée : autoriser d’abord les compléments de revenus avant de procéder à la diminution des heures supplémentaires. Avec la multiplication des « cloud workers » à l’échelle planétaire, il est temps de réaliser qu’un grand nombre d’employés se procurent désormais un complément de revenu. Et pourtant, le gouverneur de la Banque du Japon a déclaré, lors d’une conférence de presse donnée en juin 2018, que « l’état d’esprit déflationniste qui a prévalu de 1998 à 2013 continue ». Et de fait, la rigidité des salaires s’est maintenue malgré l’aggravation évidente de la pénurie de main-d’œuvre qui sévit au Japon sous l’effet combiné du déclin démographique et du redressement de l’économie.

Mais encourager la quête d’un revenu complémentaire alors que les salaires continuent de stagner présente un double risque : celui d’entraver les efforts visant à corriger la culture des longues journées de travail en incitant les gens à prendre plusieurs emplois en vue de maximiser leurs profits, et celui de renforcer la pression à la baisse sur les salaires. Les politiques peuvent avoir des conséquences inattendues quand on ne les applique pas dans l’ordre adéquat.

Promouvoir le travail d’appoint avant que la mise en place des mesures visant à corriger le système des longues journées de travail ne soit menée à terme est particulièrement dangereux. Il est crucial de faire attention à l’ordre dans lequel ces deux nouvelles politiques sont appliquées.

Suite > L’amélioration de la productivité exige un réexamen de la formation des employés

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