La reconstruction après le séisme : le bilan de quatre années

Onagawa : la vie reprend, quatre ans après le tsunami

Société

La ville d’Onagawa qui se trouve au nord de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, a été complètement ravagée par le terrible séisme suivi d’un tsunami du 11 mars 2011. Quatre ans plus tard, la ligne de chemin de fer locale a enfin été rétablie et les activités de pêche et d’aquaculture commencent à reprendre. Le journaliste Kikuchi Masanori, qui connaît bien les lieux, nous entraîne à sa suite pour un nouveau reportage.

Des retards dans l’aménagement des terrains à bâtir

Depuis le tsunami de 2011, la population d’Onagawa a diminué de façon dramatique. Outre les huit cent vingt-sept personnes décédées ou portées disparues, beaucoup de personnes  ont été contraintes de quitter la ville. Le nombre d’habitants est passé de dix mille à sept mille et il est encore en train de diminuer. En raison de retards dans l’aménagement des terrains à bâtir et de la construction de logements sociaux subventionnés destinés aux victimes de la catastrophe, plus de deux mille cent personnes se sont retrouvées dans des installations temporaires mises en places après le séisme du 11 mars 2011. Et celles-ci sont encore occupées à 80 % de leur capacité. Jusqu’à présent, à peine 25 % des mille logements sociaux prévus ont été construits. Lors de ma précédente visite en 2013, Suda Yoshiaki, le maire d’Onagawa, m’avait dit qu’il faudrait cinq à six ans pour mener à bien la construction des logements sociaux. Mais cette fois, il m’a expliqué que l’aménagement des terrains avait plus de trois mois de retard et comment la ville s’y prenait pour remédier à cette situation.

«  Nous sommes d’abord tombés sur un soubassement de roche compacte qui n’avait pas été repéré lors des sondages préliminaires. Ensuite, il nous a fallu du temps pour racheter les terrains concernés à leurs multiples propriétaires. Nous avons dû aussi faire face à des problèmes d’inondation provoqués par un affaissement de subsidence. Pour éviter de prendre encore du retard, nous envisageons de réduire le temps des travaux en reconsidérant les méthodes employées et en cherchant à en trouver de nouvelles. Onagawa est, paraît-il, la première des villes victimes du tsunami à avoir eu recours au dynamitage pour traverser les couches rocheuses. Quoi qu’il en soit, cette technique nous a permis d’aller vraiment beaucoup plus vite qu’avec les engins de chantier. »

Un ensemble de logements sociaux construit sur un terrain en hauteur d’Onagawa pour les victimes du tsunami. L’aménagement des terrains destinés à d’autres logements de ce type a pris beaucoup de retard. Mais les autorités de la ville s’efforcent de rattraper le temps perdu en recourant à de nouvelles méthodes.

La réouverture du port  est une étape cruciale dans la remise sur pied de l’industrie de la pêche à Onagawa. Les quais et les installations portuaires devraient être achevés d’ici la fin de l’année fiscale en cours (avril 2015-mars 2016). Le port sera alors en mesure de fonctionner. « Le redémarrage de l’industrie de transformation des produits de la mer pêchés dans les environs jouera alors un rôle-clé », explique Suda Yoshiaki. « Nous avons prévu d’achever d’ici deux ans l’aménagement des terrains destinés à la reconstruction d’usines et qui devraient aussi nous permettre d’étendre nos activités.

Onagawa est en train de se doter de nouvelles infrastructures de base. La population et les entreprises commencent à revivre. Le chemin qui les attend est semé d’embûches, mais les autorités locales, les habitants de la ville et des gens venus d’ailleurs continuent à aller de l’avant en conjuguant de plus en plus leurs efforts.

(D’après un texte en japonais du 18 juin 2015. Photographies de l’auteur. Photographie de titre : la nouvelle gare d’Onagawa inaugurée quatre ans après que la précédente eut été emportée par le tsunami du 11 mars 2011.)
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