[Galerie photos] Paysages de cerisiers
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Je ne suis probablement pas le seul à rêver de faire un jour un voyage en remontant vers le Nord pour suivre le front de floraison des cerisiers. Rêve irréalisable certes, mais est-ce que je ne pourrais pas au moins en saisir quelques bibres par la photo ? C’est dans cette illusion que, depuis plusieurs années, j’ai commencé à aller à droite à gauche dès l’arrivée de la saison des cerisiers en fleurs.
Ce que j’ai compris en commençant à photographier, c’est que les cerisiers ne fleurissent pas obligatoirement dans l’ordre, en allant du Sud vers le Nord. Ils fleurissent parfois à Tokyo avant Kyûshû, et le même arbre peut avoir des dates et des durées de floraison bien plus différentes qu’on pourrait le penser selon les années.
On donne récemment des informations assez détaillées sur la période de floraison qui sont bien utiles, mais on ne peut toujours pas contrôler le temps qu’il fait. Je me suis parfois déplacé spécialement pour m’entendre dire « Toutes les fleurs sont tombées d’un seul coup hier » et n’avoir plus qu’à lever la tête avec stupeur pour contempler un cerisier en feuilles. En plus, en cette saison, il pleut plutôt souvent, et si on ne s’y prend pas au bon moment, il ne reste plus qu’à revenir l’année suivante.
Les arbres, et pas seulement les cerisiers, sont des sujets difficiles à photographier. La force de vie et la majesté qui émanent de ces grands végétaux qui ont vécu des dizaines, voire des centaines d’années, et le sentiment d’immensité donné par leurs branches grandes ouvertes, tout ça ne se laisse pas prendre facilement en photo. C’est magnifique de relever ce défi et d’essayer mais moi, pour les cerisiers, j’ai préféré les photographier dans leurs relations avec les gens.
Pourquoi est-ce que les gens semblent ne plus tenir en place en cette période de l’année ? Pourquoi est-ce que les Japonais ont envie de se réunir sous les cerisiers en fleurs ? C’est en me posant ces questions que, tous les ans, je pars à la recherche des paysages sociables créés par les cerisiers et que j’appuie sur l’obturateur.
Texte et photos : Saitô Ryôichi