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Dormir dans un château japonais, ou comment déclencher une nouvelle vague de tourisme

Tourisme

Le Japon a levé les limitations appliquées au tourisme, mettant ainsi fin à plus de deux ans d’isolement national. Nouvelle flèche dans le carquois de l’industrie du tourisme, les « séjours au château » visent désormais les riches visiteurs étrangers, en leur proposant des expériences uniques en vue d’accroître le marché et de stimuler la relance à l’échelle régionale.

Camper au château de Shimabara

Avec leurs gammes de prix inaccessibles au grand public, les châteaux d’Ôzu et de Hirado ont résolument opté pour une clientèle de riches voyageurs. En revanche, le château de Shimabara (à Shimabara, préfecture de Nagasaki), offre une altenative abordable, sous la forme d’un hébergement en camping-car à proximité du château au prix modique de 8 800 yens pour deux personnes (environ 60 euros).

Le camping-car a deux lits, l’air conditionné et une réfrigérateur, ainsi que d’autres équipements accessibles en location. L’accueil ouvre à 14 heures, et les hôtes bénéficient d’un séjour tranquille jusqu’au moment de payer la note, à 11 heures le lendemain. Il y a aussi une aire de stationnement pour campings-cars, à 4 000 yens la nuit, destinée aux clients qui ont leurs propres véhicules.

Le château, illuminé pendant la nuit, offre une toile de fond pittoresque aux campeurs. Le tour du château à la lumière des flambeaux est une activité populaire, qui se pratique surtout le samedi soir.

Construit en 1618 par le célèbre bâtisseur Matsukura Bungonomaki Shigemasa, le château a été démoli sous le gouvernement de Meiji, puis reconstruit en 1964, en se fondant sur des documents historiques. C’est un exemple rare de château doté d’une aire de stationnement à l’intérieur du donjon. (Avec l’aimable autorisation de l’Office du tourisme de Shimabara)
Construit en 1618 par le célèbre bâtisseur Matsukura Bungonomaki Shigemasa, le château a été démoli sous le gouvernement de Meiji, puis reconstruit en 1964, en se fondant sur des documents historiques. C’est un exemple rare de château doté d’une aire de stationnement à l’intérieur du donjon. (Avec l’aimable autorisation de l’Office du tourisme de Shimabara)

Des préparatifs en cours aux châteaux de Fukuyama et de Marugame

Il existe des projets d’ouverture de séjours dans d’autres châteaux, conformément à l’exemple donné par Ôzu et Hirado.

JTA, qui souhaite voir les séjours au château proliférer sur tout le territoire du Japon, encourage les entreprises en proposant des subventions pouvant aller jusqu’à 10 millions de yens. À la date d’aujourd’hui, des entreprises cibles se sont portées candidates pour mettre des programmes en chantier aux châteaux de Fukuyama, de Tsuyama, de Marugame, de Nakatsu et d’Usuki, qui viendront s’ajouter aux châteaux d’Ôzu et de Hirado.

Cette année, la ville de Fukuyama organise l’Expo Château de Fukuyama 2022 pour célébrer le 400e anniversaire de son château. Dans le cadre de ce projet, elle met à l’essai un séjour dans cet édifice pour trois couples. Si cette expérience s’avère fructueuse, la ville projette de mettre en œuvre un programme officiel pour l’exercice 2023, qui commence au mois d’avril de l’année prochaine. Des prépatifs sont également en cours pour ouvrir le château de Muragame à l’hébergement au cours de l’exercice 2024.

Les hôtes accueillis dans la tour de guet du château de Fukuyama dormiront dans une vaste pièce du second étage. Les panneaux sont ornés des armoieries familiales des clans Mizuno et Abe, les anciens clans féodaux de la région. (© château de Fukuyama)
Les hôtes accueillis dans la tour de guet du château de Fukuyama dormiront dans une vaste pièce du second étage. Les panneaux sont ornés des armoieries familiales des clans Mizuno et Abe, les anciens clans féodaux de la région. (© château de Fukuyama)

À l’époque d’Edo, le Japon était connu sous le nom de « royaume des 300 domaines », lesquels étaient au nombre de 500 selon certains décomptes. Chacun de ces domaines a développé une culture et un patrimoine qui lui étaient propres, et légué ainsi à la nation moderne de précieux biens culturels disséminés d’un bout à l’autre du pays.

L’albergo diffuso, ou « hôtel éparpillé », est un modèle novateur d’hébergement adopté en Italie. Il convertit en chambres des pièces de bâtiments historiques de villes fortifiées et autres sites, et les utilise pour promouvoir le développement régional. Jusqu’à une date récente, le Japon se focalisait sur la préservation des châteaux, mais il a commencé à suivre l’exemple européen, et à adapter l’usage de ses châteaux pour en faire des biens touristiques, via une collaboration entre les secteurs public et privé.

(Photo : la chambre à coucher du rez-de-chaussée du château d’Ôzu © Value Management)

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