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Cinq sanctuaires du Japon dédiés aux serpents
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Symbole de force vitale, divinité protectrice de l’eau, pourvoyeur de richesse
Les cultes dédiés aux serpents en tant que divinités ou qui les considèrent comme des messagers divins existent un peu partout dans le monde. La croyance que les serpents apportent jeunesse éternelle et longévité ou incarnent les espoirs de renouveau se fonde le fait qu’ils hibernent et qu’ils muent.
Au Japon, de nombreux échantillons de poterie de la période Jômon (env. 10 000-300 av. J.C.) sont ornés de motifs de serpent, ce qui indique qu’une forme de croyance liée à ces reptiles existait dès cette époque. Dans l’histoire telle que nous la connaissons, les serpents (hebi en japonais) ont été vénérés en tant que divinités de l’eau, et plus particulièrement des sources, étant donné qu’ils vivent dans des zones marécageuses.
Sculpture représentant Ugajin disposée devant le sanctuaire Bentendô du quartier de Ueno, à Tokyo. (Pixta)
À l’époque de Nara (710-794), la croyance dans le serpent en tant que divinité de l’eau allait de pair avec le culte rendu à Benzaiten, la divinité protectrice du bouddhisme, qui avait beaucoup de similitudes avec Saraswati, déesse des rivières en Inde. A partir du Moyen-âge, Benzaiten et Ugajin, la divinité serpent, qui avaient la réputation d’apporter chance et récoltes abondantes, ont été considérées comme une seule et même entité, et appelées toutes deux déesses de la richesse.
Les sanctuaires dédiés aux serpents sacrés sont présents sur tout le territoire japonais. La visite de l’un d’entre eux est susceptible d’apporter la prospérité au cours de l’année à venir.
De nombreux sanctuaires dédiés aux serpents, qui sont liés au culte de la divinité de l’eau, disposent de récipients dans lesquels on peut procéder à un lavage rituel de l’argent. (Avec l’aimable autorisation du sanctuaire Hebikubo)
Le sanctuaire Ômiwa
(Sakurai, préfecture de Nara)
Les chroniques anciennes font souvent référence à la belle forme conique du mont Miwa. (Avec l’aimable autorisation du sanctuaire Ômiwa)
Dans les temps anciens, Sakurai, dans la préfecture de Nara, était le siège de la cour impériale. Les chroniques historiques Kojiki et Nihon shoki présentent les pentes escarpées du mont Miwa comme la résidence des divinités (kami). Le sanctuaire Ômiwa, dédié à la vénération de la montagne elle-même, passe pour le plus ancien sanctuaire shintô encore debout et continue de célébrer un culte à la nature comme on le faisait avant l’arrivée du bouddhisme au Japon.
Selon la tradition, la divinité qui y est enchâssée, Ômononushi, est un joli petit serpent vénéré en tant que kami de l’industrie, de la médecine et de la préparation du saké. Le sanctuaire attire des fidèles en provenance de tout le territoire nippon.
Le pavillon de culte du sanctuaire, reconstruite au XVIIe siècle, a été élevée au rang de Bien culturel important. La montagne toute entière est vénérée comme étant la divinité, si bien qu’il n’y a pas de sanctuaire principal. (Avec l’aimable autorisation du sanctuaire Ômiwa)
Le cèdre Minokami-sugi se dresse en face du pavillon de culte. La croyance veut que l’arbre héberge un serpent incarnant la divinité enchâssée. Les fidèles déposent souvent des œufs, qui ont la réputation d’être l’aliment favori du serpent, dans l’intention d’obtenir la faveur divine.
La ville de Sakurai, site de plusieurs autres temples, sanctuaires, et anciennes ruines dignes d’intérêt, espère figurer à l’avenir sur la liste des sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Arrivés ici, dans le berceau de la nation, les visiteurs peuvent sans aucun doute se faire une idée de la vie qu’on menait jadis.
Le serpent blanc enroulé autour du cèdre Minokami-sugi est surnommé Mi-san. (Avec l’aimable autorisation du sanctuaire Ômiwa)
Le sanctuaire Kanahebisui
(Iwanuma, préfecture de Miyagi)
Un cours d’eau descend de la montagne située derrière le sanctuaire. (© Shibuya Nobuhiro)
Le sanctuaire Kanahebisui, enfoui dans une forêt profonde, se trouve à 30 minutes de train et de taxi du centre de Sendai, la ville principale de la région du nord-est. L’histoire de l’origine du sanctuaire est originale :
Sanjô Munechika, un talentueux fabricant d’armes vivant au XXe siècle à Heian-kyô (aujourd’hui Kyoto) se vit demander de fabriquer un sabre pour l’empereur Ichijô. Alors qu’il parcourait le pays en quête de l‘eau pure nécessaire à la fabrication des épées, il installa une forge au bord d’un cours d’eau dédié au culte d’une divinité de l’eau. Mais le coassement des crapauds du voisinage perturbait sa concentration, et ses épées étaient défectueuses. Un jour, il déposa l’effigie d’’un serpent dans une rizière et le coassement s’arrêta sur le champ. Munechika réussit alors à fabriquer une belle épée, grâce à la bénédiction de la divinité, et il offrit un serpent en métal au sanctuaire en gage de sa gratitude. Le kana figurant dans le nom du sanctuaire Kanahebisui dérive du mot kane (acier).
En haut : jamon, fétiches en pierre censés apporter la chance en ce qui concerne l’argent. En bas à gauche : offrandes votives Kanahebisama. En bas à droite : serpent blanc tenant dans sa gueule un omikuji, ou feuille de papier à usage divinatoire. (© Shibuya Nobuhiro)
L’objet vénéré au sanctuaire Kanahebisui est l’effigie de serpent créée par Munechika. Au cours du millénaire qui s’est écoulé entre-temps, le lieu est devenu populaire auprès des fidèles en tant que protecteur de la richesse, de la force et de la vitalité. Dans l’enceinte de l’édifice, des pierres décorées de motifs de serpents ajoutent une touche de mystère.
La structure ajoutée dans le cadre de la rénovation des abords du sanctuaire effectuée en 2020 lui donne aujourd’hui une apparence contemporaine. Le long toit de bois qui recouvre le chemin menant à Kanahebisui coiffe un édifice moderne abritant une aire de repos, un café et une galerie d’art, propices à la diversité de l’expérience offerte aux visiteurs.
Les visiteurs peuvent faire une pause à la terrasse du café. (© Shibuya Nobuhiro)