Les endroits à visiter à tout prix !

Le château de Himeji : le plus grand donjon féodal du Japon

Tourisme Histoire

Le château de Himeji, dans la préfecture de Hyôgo, est une étonnante relique du riche passé féodal du Japon. Désigné comme trésor national et site du patrimoine culturel de l’Unesco, son donjon central et ses autres caractéristiques étonnantes en font l’un des plus remarquables édifices du pays.

Un complexe impénétrable

Le chemin labyrinthique qui mène au château révèle son formidable système de défense. Il s’agit de ses cercles concentriques kuruwa, des enceintes avec des murs solides en pierre et en plâtre, et des passages étroits et sinueux avec des trous régulièrement espacés appelés hazama pour tirer sur les éventuels assaillants.

Les trous circulaires, rectangulaires et triangulaires permettant aux défenseurs de tirer avec des pistolets à mèche (teppô) et d’autres armes pour faire face aux ennemis.
Les trous circulaires, rectangulaires et triangulaires permettant aux défenseurs de tirer avec des pistolets à mèche (teppô) et d’autres armes pour faire face aux ennemis.

Le Ninomon, ou la « seconde porte », bloque un passage étroit menant au donjon principal, afin d’empêcher son assaut par une force trop nombreuse.
Le Ninomon, ou la « seconde porte », bloque un passage étroit menant au donjon principal, afin d’empêcher son assaut par une force trop nombreuse.

Les murs du château ont des styles un peu différents en fonction de la période à laquelle ils ont été érigés, et la plupart datent des gouvernances d’Ikeda, de Hideyoshi ou de Honda Tadamasa. La légende raconte que lorsque Hideyoshi a commencé à construire le donjon principal, les ouvriers n’avaient pas assez de pierres pour terminer le travail. Le seigneur de guerre s’est alors tourné vers la ville, ordonnant aux habitants de lui remettre autant de pierres qu’ils le pouvaient. En réponse à cet appel, une femme âgée et pauvre est arrivée et a offert sa meule très usée. Touché par ce geste, Hideyoshi a fait placer la pierre, connue sous le nom d’ubagaishi, à un emplacement d’honneur à la base du donjon. L’histoire s’est rapidement répandue parmi la population qui a été inspirée pour offrir des pierres en abondance, permettant ainsi l’achèvement des travaux.

Le côté ouest de l’enceinte Bizenmaru offre un bel exemple du style de mur en pierre ôginokôbai construit par Ikeda Terumasa. Partant d’une base large, la structure en pierre monte abruptement, s’affinant près du sommet pour donner l’apparence d’un éventail ouvert (ôgi). L’effet incurvé est esthétiquement plaisant tout en rendant le mur extrêmement difficile à escalader. De telles techniques défensives, soigneusement calculées, ont valu au château de Himeji la réputation d’être impénétrable.

La base du donjon principal, avec à son côté une petite porte dont les murs ont été construits en appliquant différentes couches d’un matériau proche du béton, constitué de sable, de terre et d’autres matières.
La base du donjon principal, avec à son côté une petite porte dont les murs ont été construits en appliquant différentes couches d’un matériau proche du béton, constitué de sable, de terre et d’autres matières.

La célèbre pierre ubagaishi tient sa place d’honneur.
La célèbre pierre ubagaishi tient sa place d’honneur.

Un bâtiment en pierre construit dans le style ôginokôbai, ressemble à un éventail ouvert et inversé.
Un bâtiment en pierre construit dans le style ôginokôbai, ressemble à un éventail ouvert et inversé.

Forteresse sur la colline

Le joyau de la couronne du château de Himeji est son donjon principal. Une idée fausse concernant les châteaux japonais est que les seigneurs résidaient dans la tour centrale. Ce n’était en vérité le cas que quand l’édifice était attaqué. Sinon, les daimyô vivaient dans des résidences beaucoup plus confortables, en dessous du donjon. Au château de Himeji, celles-ci étaient situées dans la troisième basse-cour (sannomaru) et dans celle de l’ouest (nishinomaru), bien que ces structures n’aient pas réussi à subsister jusqu’à aujourd’hui.

L’intérieur de l’ôtenshu a été construit pour la défense, notamment les fenêtres et les plateformes surélevées permettant de lancer des pierres sur les assaillants. Les différents étages sont connectés par des escaliers abrupts.
L’intérieur de l’ôtenshu a été construit pour la défense, notamment les fenêtres et les plateformes surélevées permettant de lancer des pierres sur les assaillants. Les différents étages sont connectés par des escaliers abrupts.

Un mur pour stocker les armes tels que les lances et les fusils à mèche, qui pouvaient ainsi être rapidement récupérées.
Un mur pour stocker les armes tels que les lances et les fusils à mèche, qui pouvaient ainsi être rapidement récupérées.

Le site à l’intérieur de la baie ouest où la résidence de Honda Tadatoki et sa fiancée Senhime, petite fille de Tokugawa Ieyasu, se sont autrefois tenues.
Le site à l’intérieur de la baie ouest où la résidence de Honda Tadatoki et sa fiancée Senhime, petite fille de Tokugawa Ieyasu, se sont autrefois tenues.

Plus les étages du donjon sont élevés, plus ils deviennent étroits. Le dernier offre par ailleurs une vue panoramique sur les terrains du château et la ville environnante, en plus d’abriter un petit sanctuaire appelé Osakabe.

Les visiteurs peuvent également observer les sommets des deux grands piliers en bois principaux, le higashi-ôhashira et le nishi-ôhashira. Mesurant 24,6 mètres de long, ils soutiennent le donjon depuis près de 350 ans. Visibles depuis la fenêtre du donjon, plusieurs shachihoko, des créatures imaginaires représentant un poisson à tête de tigre, sont censées protéger le château contre les incendies et autres calamités.

Le higashi-ôhashira (à l’avant-plan) et le nishi-ôhashira (près des escaliers) au troisième étage du donjon.
Le higashi-ôhashira (à l’avant-plan) et le nishi-ôhashira (près des escaliers) au troisième étage du donjon.

Le nishi-ôhashira a connu des réparations étendues entre 1956 et 1963, et une partie du pilier a été remplacée. La section originelle est exhibée au square Sannomaru.
Le nishi-ôhashira a connu des réparations étendues entre 1956 et 1963, et une partie du pilier a été remplacée. La section originelle est exhibée au square Sannomaru.

Explorer le vaste complexe du château et les zones adjacentes demande un certain temps, mais déambuler représente une formidable opportunité de découvrir l’architecture traditionnelle et d’autres trésors culturels. Parmi les sites qui valent le coup d'œil autour du château, on trouve le magnifique jardin japonais Kôko-en et le parc commémoratif Shirotopia, offrant une vue splendide sur Himeji.

Un shachihoko surplombe le château de Himeji.
Un shachihoko surplombe le château de Himeji.

Le sanctuaire Osakabe au dernier étage du donjon principal.
Le sanctuaire Osakabe au dernier étage du donjon principal.

Le château de Himeji observé depuis le parc mémorial de Shirotopia.
Le château de Himeji observé depuis le parc mémorial de Shirotopia.

L'édifice illuminé à la tombée de la nuit.
L’édifice illuminé à la tombée de la nuit.

Le château de Himeji

  • Addresse : 68 Honmachi, Himeji-shi, Hyôgo-ken
  • Horaires : 9 h – 17 h (dernière entrée à 16 h, étendue à 17 h du 1er juin au 24 septembre)
  • Fermeture : les 29 et 30 décembre
  • Tarifs : adultes 1 000 yens, écoliers et collégiens 300 yens
  • Accès : à 15 minutes à pied depuis les gares JR Himeji et San‘yô Himeji et à 5 minutes à pied depuis l’arrêt de bus Himeji-jô Ôtemon Mae sur la ligne de bus Shinki.

(Reportage, texte et photos de Nippon.com)

Tags

tourisme histoire architecture Edo château Hyôgo

Autres articles de ce dossier