Allons voir les festivals japonais !

Des festivals japonais hauts en couleur : d’une saison à l’autre, des prières pour protéger l’existence

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Au Japon, des festivals, il y en a tout au long de l’année. Quel que soit le type ou la forme qu’il prend, il est toujours une occasion de rendre hommage aux kyrielles d’esprits et divinités de la culture nippone. Autrefois, les fidèles imploraient aux divinités d’abondantes récoltes et la protection contre les maladies et les catastrophes naturelles. Un photographe japonais propose de se familiariser avec ces rituels.

Protéger les champs de la peste à la saison des pluies

Avec l’arrivée de la saison des pluies à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, les agriculteurs s’adonnent à des rituels appelés mushi-okuri, dans l’espoir de chasser les parasites de leurs cultures. Dans l’est du Japon, traditionnellement, les agriculteurs donnent à leurs bottes de paille l’apparence de gros insectes, afin d’attirer les nuisibles sur les chemins entre les champs, puis les brûlent ou les jettent dans la rivière ou à la mer.

Dans l’ouest du Japon, ce rituel est lié à l’histoire de Saitô Sanemori, un général du clan Heike. Pendant la Guerre de Genpei (1180-1185), Sanemori trouva la mort lorsque son cheval trébucha sur de la paille. « Je deviendrai un parasite et je hanterai ces rizières » furent ses dernières paroles. Aujourd’hui encore, les agriculteurs perpétuent la tradition en défilant dans les rizières, transportant une poupée à l’effigie de Sanemori, juchée sur un cheval de paille. Ils espèrent ainsi chasser les insectes et les esprits.

Une poupée Sanemori Saitô juchée sur un cheval pour le rituel Kanekobara no Mushiokuri Odori à Ônan, préfecture de Shimane. Ce festival a lieu le 20 juillet.
Une poupée Sanemori Saitô juchée sur un cheval pour le rituel Kanekobara no Mushiokuri Odori à Ônan, préfecture de Shimane. Ce festival a lieu le 20 juillet.

En été, éloigner les esprits porteurs de maladies

Au Japon, les étés sont chauds et humides, des conditions propices à la prolifération des bactéries. Autrefois, les maladies étaient donc fréquentes, mais beaucoup pensaient que les âmes des morts étaient à l’origine de ces pathologies. C’est pourquoi de nombreux festivals avaient lieu dans le but de chasser ces esprits.

Le plus vieil exemple de ces croyances est le Gion matsuri, à Kyoto. Il a eu lieu pour la première fois au IXe siècle, alors que la peste faisait de nombreuses victimes dans l’Archipel. Initialement, les participants avaient pour coutume d’ériger 66 lances décorées, une pour chaque région du Japon à l’époque, et un sanctuaire portatif mikoshi pour la divinité de la peste Gozu Tennô était emmené en pèlerinage hors du sanctuaire Gion (aujourd’hui sanctuaire Yasaka) pour prier pour la sécurité du pays tout entier. Au fil des siècles, les lances ont laissé place à de magnifiques chars appelés yamahoko, aujourd’hui élément central du festival le plus élégant du pays.

La façon dont étaient décorés les chars yamahoko au XVIIe ressemble beaucoup à celle dont ils le sont aujourd’hui. Extrait du Gion-seireizu byôbu, « Scènes du Gion matsuri ». (Avec l'aimable autorisation du Musée national de Kyoto).
La façon dont étaient décorés les chars yamahoko au XVIIe ressemble beaucoup à celle dont ils le sont aujourd’hui. Extrait du Gion-seireizu byôbu, « Scènes du Gion matsuri ». (Avec l’aimable autorisation du Musée national de Kyoto).

Rouleau d'autel suspendu en hommage à Gozu Tennô
Rouleau d’autel suspendu en hommage à Gozu Tennô

Les festivals de feux d’artifice qui se déroulent en été ont eux aussi la même origine. Ils ont d’abord eu lieu car beaucoup croyaient qu’ils permettaient d’éviter les catastrophes naturelles. Le plus ancien feu d’artifice du Japon est celui du fleuve Sumida à Tokyo. qui date de l’ère Kyôhô (1716-1736), autre période où la peste faisait rage au Japon. Des feux d’artifice étaient allumés le long du fleuve pour apaiser les esprits et chasser les maladies.

Dans la région du Tôhoku, les festivals d’été semblent être l’occasion pour les habitants de laisser s’exprimer toute l’énergie qu’ils ont accumulée au cours des longues journées d’hiver. Des festivals tels que le Nebuta matsuri d’Aomori et le Hanagasa matsuri de Yamagata sont particulièrement connus pour leurs danses et leurs défilés remarquables. Ils attirent des visiteurs de tout le Japon.

Bateaux de plaisance, pour une vue imprenable sur le festival de feux d'artifice du fleuve Sumida à Tokyo. Ce festival a lieu le dernier samedi du mois de juillet.
Bateaux de plaisance, pour une vue imprenable sur le festival de feux d’artifice du fleuve Sumida à Tokyo. Ce festival a lieu le dernier samedi du mois de juillet.

Le festival Nebuta matsuri et ses énormes chars de lanternes. Des danseurs appelés haneto défilent dans la ville. Il s’agissait apparemment initialement de seulement faire flotter des lanternes mais le festival a évolué au cours des siècles. Il se tient à Aomori du 2 au 7 août.
Le festival Nebuta matsuri et ses énormes chars de lanternes. Des danseurs appelés haneto défilent dans la ville. Il s’agissait apparemment initialement de seulement faire flotter des lanternes mais le festival a évolué au cours des siècles. Il se tient à Aomori du 2 au 7 août.

Suite > Remercier les dieux pour les récoltes abondantes

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