Allons voir les festivals japonais !

Des festivals japonais hauts en couleur : d’une saison à l’autre, des prières pour protéger l’existence

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Haga Hinata [Profil]

Au Japon, des festivals, il y en a tout au long de l’année. Quel que soit le type ou la forme qu’il prend, il est toujours une occasion de rendre hommage aux kyrielles d’esprits et divinités de la culture nippone. Autrefois, les fidèles imploraient aux divinités d’abondantes récoltes et la protection contre les maladies et les catastrophes naturelles. Un photographe japonais propose de se familiariser avec ces rituels.

Setsubun : chasser les ogres oni

Le rite du Setsubun a généralement lieu le 3 février. En japonais, ce terme est composé de l’idéogramme 節 (setsu), qui signifie « saison ». Initialement, il marquait le changement de saison, mais aujourd’hui, il désigne plutôt le jour précédant le Risshun, le jour de l’arrivée du printemps, selon le calendrier traditionnel. Ce changement s’explique probablement par la pratique du célèbre rituel mamemaki, ou lancer de haricots.

Au Japon, on croyait traditionnellement que les esprits maléfiques de la peste et des catastrophes naturelles faisaient plus facilement leur apparition au moment des changements de saison. Les fidèles s’adonnent au rituel mamemaki d’un bout à l’autre du Japon lors du Setsubun au printemps, lors duquel les enfants chassent les démons (ou ogres) en jetant des haricots sur leurs yeux grands ouverts. Il s’agit en fait d’une prière pour rester en sécurité et en bonne santé.

Le rituel Honjô-ji Oniodori à Sanjô, dans la préfecture de Niigata, a lieu chaque année le 3 février pour le Setsubun. Dans une atmosphère animée aux couleurs vives, les participants jettent des haricots pour chasser les démons des maisons.
Le rituel Honjô-ji Oniodori à Sanjô, dans la préfecture de Niigata, a lieu chaque année le 3 février pour le Setsubun. Dans une atmosphère animée aux couleurs vives, les participants jettent des haricots pour chasser les démons des maisons.

Au printemps, des prières pour d’abondantes récoltes

Lorsque les fleurs sont en pleine floraison, peu avant la saison des pluies tsuyu, le moment de plantation du riz est célébré à l’occasion de festivals appelés taue. De nombreux participants arborent à cette occasion des motifs de fleurs aux couleurs criardes, une tradition qui serait vieille de plus de 2 000 ans ! La floraison du printemps était perçue comme de bon augure, promesse de récoltes abondantes en automne. Au sanctuaire Ôi Hachimangû à Yaizu, dans la préfecture de Shizuoka, se tient le festival Fujimori no Taasobi, où les jeunes participants portent des couronnes fleuries de plus d’un mètre de haut, dansent et prient en chantant hanayo, saki, hirake (Ô fleur, éclos et ouvre-toi).

Autrefois, l’agriculture s’articulait autour des liens au sein d’une communauté d’un village, tout comme les festivals. Tout le groupe travaille main dans la main en chantant des chansons pour la plantation des semis et en remerciant les dieux kami qui protègent les champs. Les saotome, ces femmes qui plantent du riz dans les rizières submergées d’eau, sont une image emblématique de la campagne japonaise.

Représentation sur scène du cycle agricole annuel lors du festival Fujimori no Taasobi, à Yaizu, dans la préfecture de Shizuoka. Il a lieu chaque année, le 17 mars.
Représentation sur scène du cycle agricole annuel lors du festival Fujimori no Taasobi, à Yaizu, dans la préfecture de Shizuoka. Il a lieu chaque année, le 17 mars.

Lors du Katori-jingû Otaue-sai à Katori, dans la préfecture de Chiba, des saotome entonnent des chansons lors des plantations de riz. Les plants de riz sont alors transférés dans la rizière sacrée d'un sanctuaire. Ce festival a lieu chaque année, les 1er et 2 avril.
Lors du Katori-jingû Otaue-sai à Katori, dans la préfecture de Chiba, des saotome entonnent des chansons lors des plantations de riz. Les plants de riz sont alors transférés dans la rizière sacrée d’un sanctuaire. Ce festival a lieu chaque année, les 1er et 2 avril.

Suite > Protéger les champs de la peste à la saison des pluies

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Haga HinataArticles de l'auteur

Photographe des festivals au Japon et dans le monde. Né en 1956, il dirige la Bibliothèque Haga, où sont archivés des photographies et autres matériaux liés aux festivals et aux arts populaires du spectacle. Membre de la Société des photographes professionnels du Japon, de l’Association japonaise des écrivains du voyage et de l’Association japonaise des arts populaires du spectacle.

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