
Promenade autour de la Tokyo Skytree
Les dix ans de la tour Tokyo Skytree : une technologie en constante évolution
Visiterle Japon
Tourisme Technologie Architecture- English
- 日本語
- 简体字
- 繁體字
- Français
- Español
- العربية
- Русский
Jamais ennuyeux à regarder, et puissant
Le design élancé et futuriste de Skytree a d’abord mis certaines personnes mal à l’aise, peut-être en raison de leur attachement à l’élégance de la forme de la Tour de Tokyo. Une chose est sûre, désormais, « L’Arbre céleste » est complètement intégré au paysage de la capitale.
Vue de Skytree sur la porte Hôzômon du temple Sensô-ji, dans le quartier d’Asakusa, une belle harmonie avec l’architecture traditionnelle japonaise.
La structure élancée de la tour est une conséquence des contraintes du site, allongé d’est en ouest. Une base circulaire n’aurait pu dépasser un diamètre maximal de 60 mètres. Par conséquent, une forme triangulaire a été adoptée pour élargir chaque côté à 70 mètres afin d’augmenter la résistance de la structure.
Cependant, une forme circulaire était souhaitable afin d’assurer une transmission fluide des ondes radio et une vue à 360° de la plate-forme d’observation. C’est pourquoi la base triangulaire se transforme progressivement pour devenir circulaire avant la plate-forme. Entre les deux, les axes porteurs ne sont pas rectilignes mais légèrement convexes (mukuri) ou légèrement concaves (sori) comme un sabre japonais, une figure architecturale traditionnelle japonaise pour obtenir une plus grande rigidité.
Au rez-de-chaussée, à l’entrée « groupes », les visiteurs peuvent voir de près le sommet ouest du tripode. La charpente en acier la plus épaisse a un diamètre de 2,3 mètres.
La vue à travers le plancher de verre au niveau 340 de la plate-forme d’observation rend parfaitement visible la déformation progressive de la structure globale, d’un triangle en un cercle. L’effet « sori » de la côte du milieu, et l’effet « mukuri » des côtes sur le côté sont également bien visibles.
Cette forme complexe explique la variété d’apparences que peut prendre le Skytree en fonction de l’angle de vue. Dans certaines directions, il apparaîtra parfaitement symétrique, alors que dans d’autres, il donne l’impression de se reposer sur une jambe plus tendue que les autres comme un soldat en position « repos », dans d’autres encore, il a un air penché.
Son apparente simplicité au premier abord explique qu’il se soit fondu si rapidement dans le paysage tokyoïte. Mais sa subtile complexité et son design très élaboré fait au contraire qu’on ne se lasse jamais de le regarder. Le cahier des charges demandait un repère dans le paysage qui « transcende le temps et l’espace ». Réalisé sur une parcelle aussi réduite, c’est définitivement un chef-d’œuvre de l’architecture.
(À gauche) Silhouette symétrique vu depuis la passerelle Yanagishima sur la rivière Kitajukken ; (À droite) Depuis la mairie de l’arrondissement de Sumida, il ouvre le bas de sa jupe sur la gauche, et donne l’illusion d’être déhanché sur la droite.
Une technique révolutionnaire d’amortissement des vibrations sismiques
Pour protéger une structure aussi fine et élancée des tremblements de terre, une technologie révolutionnaire a été mise au point : le shinbashira, ou « pilier du cœur ».
Enserrée à l’intérieur du treillis d’acier qui forme le corps principal de la tour, le Skytree possède une colonne de béton armé, qui abrite les escaliers, les ascenseurs, et autres systèmes techniques. Ce pilier de béton central est solidaire de la structure extérieure, jusqu’au tiers inférieur par des barres d’acier fixes, et sur les deux tiers supérieurs par des amortisseurs à huile qui admettent un certain jeu. En cas de tremblement de terre, les différences physico-mécaniques entre les deux structures font que la colonne centrale amorce une oscillation un peu plus tard que le corps extérieur de la tour, de sorte que les forces qui agitent les deux structures s’annulent mutuellement et réduisent drastiquement le balancement du sommet.
Lors du Grand tremblement de terre de l’Est du Japon du 11 mars 2011, Tokyo a enregistré des secousses d’une intensité de 5+ sur l’échelle sismique japonaise shindo. Skytree, encore en construction à ce moment, n’a subi aucun dommage. Les paratonnerres ont été installés une semaine plus tard, et la tour a atteint 634 mètres une fois achevée. Konishi Atsuo, architecte en chef de la conception structurelle pour Nikken Sekkei a pu fièrement déclarer : « Nous avons eu la preuve que le système d’amortissement est efficace aussi bien pour amortir les secousses sismiques fortes à période longue (comme celles du tremblement de terre du 11 mars 2011), que les petites secousses rapides à la verticale de la tour. »
La colonne centrale est visible lorsqu’on lève les yeux, ici devant l’entrée principale du 4e étage.