
Le J-Village, départ de la flamme olympique : un retour au football après la gestion du tsunami
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Le point de départ de la flamme olympique
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2021, en même temps qu’ils donneront un coup de pouce à la reconstruction des zones dévastées par la catastrophe du 11 mars 2011, seront l’occasion de montrer au monde entier les progrès déjà effectués. L’un des symboles de ces « Jeux de la reconstruction », choisi comme point de départ du relais de la flamme olympique, est le J-Village, le centre national d’entraînement sportif situé dans la préfecture de Fukushima.
Les bâtiments du J-Village vus du terrain en gazon naturel ; au milieu, le centre d’entraînement ; le bâtiment gris au fond à droite est l’« annexe », un hôtel construit après la catastrophe.
Pendant le reportage, une équipe féminine professionnelle s’entraînait sur le terrain en gazon naturel.
Le J-Village, le centre d’entraînement des formations nationales de football, s’est trouvé au cœur du dispositif de réponse à l’accident nucléaire survenu dans le sillage du séisme et du tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon le 11 mars 2011. Le centre a rouvert ses portes en avril 2019, après une rénovation complète. (Voir notre article : Dix ans depuis la catastrophe de Fukushima : le résumé des données)
Le relais de la flamme olympique devait partir le 26 mars 2020 à 10 heures du J-Village pour un périple de trois jours à travers la préfecture de Fukushima qui a payé un lourd tribut au désastre, y compris en termes d’image. Mais la crise sanitaire ayant reporté les Jeux, la flamme est finalement partie le 25 mars dernier. La torche sillonnera le pays entier avant d’arriver le 24 juillet au stade national à Tokyo pour embraser la vasque olympique et marquer ainsi l’ouverture des Jeux olympiques.
Dans la salle panoramique du centre, des panneaux montrent l’évolution du J-Village, de son ouverture à la reconstruction, en passant par la catastrophe.
Le sanctuaire du foot, dans la salle panoramique ; les ex-voto expriment le souhait de nombreux jeunes sportifs de devenir professionnels.
Du ballon rond à la gestion de crise
Le J-Village, le premier centre national d’entraînement au football du Japon créé en 1997, est situé à cheval sur les communes de Naraha et Hirono, dans la région littorale de Hama-dôri dans la préfecture de Fukushima. Il y fait doux pour une région du nord-est et les chutes de neige sont faibles, ce qui en fait un lieu idéal pour le sport. La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, qui exploite plusieurs centrales électriques sur le littoral de Hama-dôri, a pris en charge la construction de ce centre dans le cadre de sa contribution au développement régional, avant de faire don du J-Village à la préfecture de Fukushima.
Avant la catastrophe, c’est là que s’entraînaient de nombreuses équipes de football, allant des formations nationales masculines et féminines, respectivement les Samurai Blue et les Nadeshiko Japan, jusqu’à certaines équipes nationales étrangères ou les clubs de la J-League. C’est aussi là qu’étaient organisés de nombreux matches comme le championnat des espoirs, celui des sélections nationales U-15 et U-18 ou celui de la sélection nationale féminine U-15. Lieu incontournable pour les jeunes footballeuses et footballeurs espérant faire carrière, le J-Village accueillait chaque année environ 500 000 personnes. En 2011, il avait ouvert ses portes à 6,8 millions d’utilisateurs depuis sa création.
Entraînement de l’équipe nationale japonaise au J-Village avant le match de la Coupe du monde 2006 en Allemagne ; le capitaine Miyamoto Tsuneyasu (à gauche) et Nakata Hidetoshi (mai 2006, Jiji).
Le J-Village, situé à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer, n’a pas été atteint par le tsunami, mais il a connu d’importants bouleversements.
Situé à 20 kilomètres à vol d’oiseau au sud de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, le centre était traversé par la ligne de démarcation des zones d’évacuation. Du fait de ses liens anciens avec Tepco, la vaste installation est devenue le centre névralgique de réponse à la crise en cours. C’est là qu’étaient garés les camions de pompier et les engins des Forces d’autodéfense prêts à intervenir d’urgence. Le terrain en gazon naturel a fait office d’héliport, de parking et d’entrepôt où se sont accumulés les combinaisons usagées et autres objets contaminés, et des préfabriqués ont été construits dans le stade.
Les préfabriqués destinés à loger les employés de Tepco s’alignent dans le stade (septembre 2011, Jiji).
Une fois la situation stabilisée dans l’enceinte de la centrale nucléaire, le J-Village est devenu une base intermédiaire pour le démantèlement. C’est là que les ouvriers logés dans les hôtels des villes environnantes commençaient leur journée de travail : ils arrivaient en voiture puis, une fois leur combinaison de protection enfilée, des bus les emmenaient à la centrale. Le 1er janvier 2013, Tepco a ouvert son siège pour la reconstruction à Fukushima, qui gère les dédommagements, la décontamination et la reconstruction.
La remise en état du J-Village, et notamment du terrain en gazon naturel, paraissait délicate, mais l’attribution en septembre 2013 des Jeux olympiques de 2021 à Tokyo a donné un coup de pouce au projet. Il a été décidé de rouvrir le centre en avril 2019 pour qu’il puisse accueillir les entraînements.
Les ouvriers s’équipent de combinaisons de protection, dans le lobby de l’hôtel du J-Village (octobre 2011, Tepco, Jiji).
Le lobby de l’hôtel aujourd’hui, revenu à sa fonction première