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Visite au château de Nagoya, symbole du pouvoir des samouraïs
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L’emplacement stratégique de Nagoya
Le château de Nagoya, dans la préfecture d’Aichi, est connu pour les ornements dorés de « poisson-tigre » shachihoko placés au sommet du donjon principal. Le village entourant le château s’est développé pour devenir la plus grande ville de la région centrale du Japon (appelée Chûbu), qui abrite aujourd’hui plus de 2 millions de personnes. Les habitants de Nagoya sont fiers de leur château qui a été construit en 1612 comme un bastion clé pour le shogunat basé à Edo (l’ancien nom de Tokyo).
Le shachihoko doré (poisson-tigre), symbole du château de Nagoya, plane majestueusement au-dessus de son donjon principal. Le shachihoko mâle est au nord (à gauche) et la femelle est au sud.
Le seigneur de guerre Tokugawa Ieyasu a ordonné la construction du château de Nagoya en 1609, neuf ans après la défaite du clan Toyotomi lors de la bataille de Sekigahara. C’était avant le siège d’Osaka (1614-1615), alors que le fils de Toyotomi Hideyoshi, Hideyori, résidait encore au château d’Osaka.
Le clan Tokugawa pensait qu’une forteresse était nécessaire dans la province d’Owari (ancien nom correspondant actuellemnt à l’ouest de la préfecture d’Aichi) pour défendre le milieu de la route du Tôkaidô, qui reliait la base du shogunat à Edo à la région de Kyoto. Avant cela, le château de Kiyosu (situé dans ce qui est aujourd’hui la ville de Kiyosu, à Aichi) était le siège du pouvoir d’Owari. Cependant ce dernier était fréquemment sujet aux inondations à cause de ces fondations peu solides et de sa location, située sur des terres basses adjacentes à une rivière. Le plateau d’Atsuta a été le site choisi pour construire un nouveau château. C’est là que le puissant seigneur de guerre Oda Nobunaga (1534-1582) possédait un château dans sa jeunesse.
La vue sur le donjon du château de Nagoya depuis les douves du côté ouest
La construction a commencé en 1610 par la mobilisation des daimyô, les seigneurs féodaux, à travers le Japon. Le projet était non seulement un moyen de vérifier la fidélité de ces puissants personnages non affiliés au clan des Tokugawa, mais également destiné à saper leurs finances. Par exemple, la responsabilité de la coûteuse construction a été imposée aux daimyô de l’ouest du Japon, qui avaient auparavant été fidèles au clan Toyotomi. Katô Kiyomasa (1562-1611), du domaine de Kumamoto, reconnu comme un expert dans la construction de châteaux, s’est porté volontaire pour superviser la construction des importants murs de pierre du donjon, et a accompli le travail en seulement trois mois.
Une statue de Katô Kiyomasa, l’un des contributeurs les plus importants à la construction, se trouve à l’extérieur du théâtre nô de Nagoya, près de l’entrée principale du château.
Tokugawa Yoshinao (1601-1650), le neuvième fils de Tokugawa Ieyasu, fut chargé du château, fondant par la même occasion la maison Owari-Tokugawa. La fonction du château de Nagoya en tant que résidence du chef des trois maisons des Tokugawa indique à quel point l’emplacement était d’une importance capitale aux yeux du shogunat d’Edo. Le toit du donjon de cinq étages était orné de shachihoko en or pur, symbolisant le pouvoir du clan Tokugawa. Par ailleurs, aucune dépense n’a été épargnée pour la construction du palais Honmaru, achevé en 1615, qui était la résidence du maître des lieux ainsi que le siège du domaine.
Une ville-château fut établie avec une disposition en damier, et toute la ville de Kiyosu, y compris ses samouraïs, ses artisans, ses marchands, ses temples et ses sanctuaires, a été déplacée ici, pour créer la cité animée de Nagoya.
Le Seinan Sumi-yagura (tour de guet du coin sud-ouest) avec le donjon principal en arrière-plan. Les daimyô non-membres du clan Tokugawa étaient responsables de la construction des murs en pierre.
Reconstruction en bois du donjon principal
Le château a été brièvement utilisé par l’armée au début de l’ère Meiji (1868-1912). Il a été décidé par la suite de préserver la structure, que s’appropria le Ministère de la maison impériale (qui a existé jusqu’en 1947), pour devenir une sorte de résidence détachée appartenant à l’empereur. Au début de l’ère Shôwa (1926-1989), le château a été désigné trésor national et offert à la ville de Nagoya. Peu de temps après, le terrain a été ouvert au public. Malheureusement, le donjon principal et le palais furent détruits par des incendies en mai 1945 lors du bombardement américain de Nagoya pendant la Seconde Guerre mondiale.
Néanmoins, la tour de guet, la porte et les murs de pierre, qui ont survécu au désastre, ont été rouverts au public immédiatement après la guerre. Le donjon actuel du château, en béton armé avec une ossature d’acier, a été achevé en 1959, grâce à de généreux dons, en particulier de la part des habitants de Nagoya. L’extérieur était une reproduction fidèle de la structure d’avant-guerre, basée sur des plans originaux, et les célèbres shachihoko dorés ont été recréés. Le donjon à cinq niveaux et sept étages est une attraction touristique populaire, avec une terrasse d’observation et un musée présentant des matériaux et des modèles historiques.
Le donjon principal et un donjon secondaire du château de Nagoya
Le donjon principal a été fermé au public en raison de son vétusté et de sa faible résistance aux séismes, mais des plans sont en cours pour le reconstruire en bois. La reconstruction du palais Honmaru quant à lui a été achevée en 2018, rendant son ancienne apparence au site pour la première fois en plus de 70 ans. Pendant les travaux de reconstruction, le donjon et le palais Honmaru seront inaccessibles aux visiteurs, c’est donc une occasion en or de visiter le château avant le début des travaux.
Profitez-en pour visiter le site afin de jeter un dernier regard sur le donjon actuel avant le début des travaux.