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Sakitsu, un village de pêcheurs qui préserve la culture des chrétiens du Japon

Tourisme Région

Les chrétiens du Japon ont gardé leur foi intacte à travers des siècles de persécution et de répression. En reconnaissance de cette histoire, 12 sites de la préfecture de Nagasaki et des environs, y compris des églises, des ruines historiques et des villages, ont été inscrits en juin 2018 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco sous le titre « sites chrétiens cachés de la région de Nagasaki ». Parmi ces lieux, Sakitsu, un village de pêcheurs, est le seul situé dans la préfecture de Kumamoto. Ce petit et charmant hameau offre une fenêtre unique sur l’histoire et la culture des chrétiens du Japon.

Les coquillages comme objets de culte chrétien

Notre guide Kanazawa Hiroyoshi explique : « Les gens qui viennent ici sont attirés par la beauté de l’église de Sakitsu, mais ce qui en fait un site du patrimoine mondial, c’est la manière unique dont les chrétiens cachés ici pratiquaient leur foi. Ils avaient vu dans les motifs des coquillages des images de la Vierge Marie et avaient sculptés des médaillons religieux dans des coquilles d’huîtres nacrées. Pendant environ 260 ans, ils ont conservé leur foi en utilisant comme objets de culte des choses qu’ils trouvaient dans leur vie quotidienne de pêcheurs. » Il a également noté que la coexistence inhabituelle du bouddhisme, du shintô et du christianisme dans un si petit village était un autre facteur dans la désignation de Sakitsu comme site du patrimoine mondial.

Certains des médaillons et des coquillages vénérés comme des représentations de Marie et d’autres artefacts des chrétiens cachés peuvent être vus dans le musée Minatoya Sakitsu, situé près de l’église.

Les chrétiens cachés de Sakitsu ont utilisé des coquilles de style tairagi et des coquilles d'ormeau comme objets de culte. Ils ont vu des images de Marie dans les motifs nacrés.
Les chrétiens cachés de Sakitsu utilisaient des coquilles de mollusque tairagi (atrina pectinata) et des coquilles d’ormeau comme objets de culte. Ils disaient voir des images de la Vierge Marie dans les motifs nacrés.

L'intérieur du musée Minatoya Sakitsu. L'entrée est gratuite.
L’intérieur du musée Minatoya Sakitsu. L’entrée est gratuite.

Les décorations du Nouvel An en corde de paille sacrée placées sur l’entrée des maisons étaient autrefois maintenues tout au long de l’année pour prouver qu’aucun chrétien caché n’y vivait. Cette pratique a été maintenue dans certaines zones d'Amakusa et Shimabara à Nagasaki.
Les décorations du Nouvel An en corde de paille sacrée placées sur l’entrée des maisons étaient autrefois maintenues tout au long de l’année pour prouver qu’aucun chrétien caché n’y vivait. Elles peuvent être aujourd’hui observées dans certaines zones d’Amakusa et Shimabara à Nagasaki.

Une statue de Marie regarde la baie de Yôkaku. Les pêcheurs de Sakitsu prient toujours la statue de leur permettre de naviguer en toute sécurité avant de partir en expédition de pêche.
Une statue de Marie regarde la baie de Yôkaku. Les pêcheurs de Sakitsu prient toujours la statue pour leur permettre de naviguer en toute sécurité avant de partir en expédition de pêche.

En plus d’être des sites du patrimoine mondial, Sakitsu et le village voisin d’Imatomi sont également désignés par le gouvernement japonais comme d’importants paysages culturels. Sakitsu en particulier est situé sur un splendide port naturel, et était autrefois une base importante de commerce dans la région d’Amakusa.

« Vous remarquerez avec quelle facilité les gens viendront vous parler lorsque vous vous promènerez dans le village », dit Kanazawa Hiroyoshi. « Sakitsu est un village ouvert et accueillant envers les visiteurs. »

Un pont utilisé par les pêcheurs, appelé un kake, est l'une des caractéristiques uniques du paysage de Sakitsu.
Un pont utilisé par les pêcheurs, appelé kake, est l’une des caractéristiques uniques du paysage de Sakitsu.

Des ruelles appelées tôya se frayent un chemin parmi les habitations serrées du village.
Des ruelles, appelées tôya, ont taillé leur chemin parmi les habitations serrées du village.

Le sugi yôkan, une spécialité locale, aurait été introduit dans le village il y a environ 200 ans par des émissaires naufragés du royaume Ryûkyû.
Le sugi yôkan, une spécialité locale, aurait été introduit dans le village il y a environ 200 ans par des émissaires naufragés du royaume des Ryûkyû (actuelle Okinawa).

Des sushis confectionnés avec les fruits de mer les plus frais d'Amakusa, comprenant notamment de l'oursin et du poisson local.
Des sushis confectionnés avec les fruits de mer les plus frais d’Amakusa, comprenant notamment de l’oursin et du poisson local.

Myôken-ura, officiellement désigné lieu spécial de beauté pittoresque par le gouvernement du Japon.
Myôken-ura, officiellement désigné lieu spécial de beauté pittoresque par le gouvernement du Japon.

(Texte : Kaoka Yasuhiro. Photos : Kusano Seiichirô)

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