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Sakitsu, un village de pêcheurs qui préserve la culture des chrétiens du Japon
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Un charmant village niché dans une crique isolée
Le village de Sakitsu est situé à la pointe sud de Shimoshima, la plus grande des îles Amakusa, dans la préfecture de Kumamoto au sud-ouest du pays. Niché au bord d’une crique s’ouvrant sur les eaux calmes de la baie de Yôkaku, Sakitsu ressemble beaucoup à n’importe quel autre village japonais, à l’exception de la vue de la flèche de l’église planant derrière les habitations.
Avant de s’y rendre, arrêtons-nous au centre d’orientation afin de découvrir les panneaux montrant Sakitsu et les autres sites chrétiens inscrits au patrimoine mondial.
Vue vers le hameau depuis le centre d’orientation du village de Sakitsu.
Kanazawa Hiroyoshi propose des visites guidées des sites touristiques de la région.
C’est dans ce centre que nous avons rencontré notre guide, Kanazawa Hiroyoshi, président de l’Association des guides d’Amakusa. Il nous a emmenés faire une promenade dans le paisible village de pêcheurs, s’arrêtant pour nous montrer le sanctuaire Sakitsu Suwa, le site de l’ancienne église, et l’actuelle église catholique Sakitsu, qui ont tous joué un rôle important dans l’histoire des chrétiens cachés en ce lieu.
Une église chrétienne face à un sanctuaire shintô
Le christianisme a été introduit à Sakitsu en 1569 par Luis de Almeida, médecin portugais et prêtre jésuite. Il a converti de nombreux villageois, qui ont continué à pratiquer leur nouvelle foi malgré un décret interdisant la religion émis en 1613 par le shogunat Tokugawa. Des tensions ont éclaté dans le cadre de la rébellion de Shimabara en 1637, lorsque les chrétiens locaux se sont révoltés contre le gouvernement. Après un long siège, les rebelles ont été réprimés, et une fois par an par la suite, les villageois ont dû prouver qu’ils avaient abandonné la foi chrétienne en piétinant des fumies, des plaques portant des images de Jésus ou de Marie, une pratique appelée ebumi à Kyûshû.
L’église Sakitsu est un bel exemple d’architecture gothique à l’extérieur, ayant cependant un sol en tatami traditionnel à l’intérieur.
Malgré l’interdiction, de nombreux chrétiens pieux ont continué à pratiquer leur foi en secret, même après s’être enregistrés comme appartenant aux sanctuaires et aux temples locaux. En 1805, cependant, le gouvernement, qui s’en méfiait depuis longtemps, arrêta plus de 5 000 chrétiens cachés à Sakitsu et dans trois villages voisins. Les 1 709 personnes arrêtées à Sakitsu ont ensuite été graciées, mais seulement après avoir jeté les médaillons et les coquillages qu’ils utilisaient comme objets de culte. Ces objets ont été placés dans une grande boîte installée sur le terrain du sanctuaire Sakitsu Suwa.
Pourtant, les habitants de Sakitsu s’accrochaient à leur foi. En 1873, lorsque l’interdiction de la pratique du christianisme fut enfin levée, les chrétiens cachés émergèrent pour devenir catholiques et construisirent une église en bois près du sanctuaire Sakitsu Suwa.
L’actuelle église catholique Sakitsu a été érigée en 1934 sur le site où les convertis chrétiens japonais d’autrefois avaient été forcés de renier leur foi en marchant sur le fameux fumie. L’autel de l’église est situé au-dessus de l’endroit où les fumie étaient placées.
Le portique torii du sanctuaire Sakitsu Suwa, qui surplombe le hameau.
Le sanctuaire Sakitsu Suwa, où les chrétiens cachés ont été forcés d’abandonner leur foi.
Le site de l’ancienne église en bois, construite en 1888 à côté de l’entrée principale du sanctuaire Sakitsu Suwa.
La juxtaposition intrigante du portique torii d’un sanctuaire shintô avec une église chrétienne...
L’église Ôe se dresse sur une colline à environ 15 minutes en voiture de Sakitsu. Elle a été érigée en 1933 par le missionnaire français Frédéric Louis Garnier, qui a fourni des fonds, ainsi que par des chrétiens locaux.