Allons voir les festivals japonais !

Raihô-shin, les divinités en visite : trois festivals pendant les saisons froides

Tradition Tourisme

Dans la nuit du 31 décembre, d’effrayantes créatures débarquent dans les foyers d’une petite ville du nord du Japon pour discipliner les enfants. Ce rituel est l’un des trois festivals de divinités en visite, ou “raihô-shin”, que nous vous présentons ici.

Hana matsuri, un démon rouge à la hache

(Entre novembre et janvier, selon l’endroit ; Tôei, Toyone et Shitara, préfecture d’Aichi)

L’instant où l’homme devient divinité. Mettre le masque offre une force mystérieuse à la personne.
L’instant où l’homme devient divinité. Mettre le masque offre une force mystérieuse à la personne.

Il y avait peu de mouvements de population dans les villages de montagne reculés des préfectures d’Aichi, Nagano et Shizuoka, et de ce fait, les traditions du folklore populaire transmises par les pratiquants du shugendô (ascèse en montagne) depuis l’époque médiévale restent inchangées. L’une de ces pratiques, appelée Hana matsuri (« Festival des fleurs »), perdure dans 14 villages d’Oku-Mikawa, dans la partie est de la préfecture d’Aichi.

Il s’agit ici d’une série de danses sacrées, les kagura, qui font partie des rites artistiques du shintoïsme. On croyait que l’âme humaine perdait de ses forces durant la période hivernale, quand les jours étaient les plus courts entre novembre et janvier, et avait donc besoin du souffle des dieux pour se restaurer. Le festival a lieu pendant cette saison à travers la région.

Il est dit que toutes les divinités du pays sont rassemblées dans la vapeur émise par ce chaudron. Les gens reprennent des forces quand ils sont aspergés de cette eau sacrée.
Il est dit que toutes les divinités du pays sont rassemblées dans la vapeur émise par ce chaudron. Les gens reprennent des forces quand ils sont aspergés de cette eau sacrée.

Durant le festival, un chaudron est posé à terre et rempli d’eau qu’on fait bouillir. Au son de flûtes et de tambours japonais (taiko), les gens chantent « teehohe, tehohe » tandis que d’autres exécutent des danses votives toute la nuit.

Vers quatre heures du matin, la tonalité de la musique se fait soudain plus grave et le rythme ralentit, créant une atmosphère mystérieuse. C’est alors que fait irruption le sakaki-oni, un démon vêtu entièrement de rouge, portant une énorme hache, suivi de plusieurs démons plus petits, tous dégageant une impression de grande force. Le sakaki-oni est l’incarnation de la divinité des montagnes, et il est vénéré dans la région.

L’imposant masque du démon pèse plus de cinq kilos. Le visage diffère selon le lieu. Celui-ci vient de la ville de Tôei.
L’imposant masque du démon pèse plus de cinq kilos. Le visage diffère selon le lieu. Celui-ci vient de la ville de Tôei.

Le sakaki-oni tape des pieds devant le chaudron avec des mouvements lents et délibérés, et ainsi chasse les mauvais esprits de la terre. Il brandit ensuite sa hache, mais après avoir perdu une joute verbale avec le maitre des cérémonies, il se transforme en gentil démon. Il continue en faisant la tournée des maisons, et apporte la santé là où il trouve des gens malade. Sa mission achevée, il reprend le chemin des montagnes enneigées...

Le sakaki-oni chasse les maux en posant le pied là où les gens souffrent.
Le sakaki-oni chasse les maux en posant le pied là où les gens souffrent.

Suite > Sonai no Shichi, une tradition de cinq siècles à Okinawa

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