Tokyo, une ville en perpétuelle métamorphose
Une visite en photos du Stade Olympique, qui accueille les JO de Tokyo 2020
Visiterle Japon
Architecture Sport Tokyo 2020- English
- 日本語
- 简体字
- 繁體字
- Français
- Español
- العربية
- Русский
Les travaux du Stade Olympique se sont achevés le 30 novembre 2019, et une cérémonie de fin des travaux y a été organisée le 15 décembre. Le stade se dévoilait alors aux yeux du monde pour la première fois. (Voir notre article lié.)
Un concert inaugural s’est déroulé le 21 décembre 2019, suivi du véritable premier événement sportif, en l’occurence la finale de la coupe de football de l’empereur, le 1er janvier 2020. À partir du 23 juillet 2021, auront lieu la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, les épreuves d’athlétismes, puis les cérémonies de clôture.
Le Stade Olympique incorpore du bois venant de tout le Japon
Le point le plus intéressant concernant sa conception est son utilisation massive de bois japonais, ce qui lui procure une douceur très originale pour un complexe sportif.
Vu de plus près, les auvents en bois qui entourent le stade d’un treillis en cèdre japonais sur 360° et jusqu’à 5 niveaux à hauteur des entrées procurent une forte impression immédiate. La partie supérieure, surnommé « le grand auvent » est conçu pour tirer parti des courants d’air saisonniers et faire circuler l’air à l’intérieur du stade. Les bois proviennent des 47 préfectures du pays, de Hokkaidô au nord à Okinawa au sud, dans un souci constant d’harmonie avec l’environnement. Avec une attention portée au moindre détail, le stade est une expression moderne des techniques d’architecture traditionnelles en bois du Japon.
Le stade est composé de 5 étages au-dessus du sol et 2 étages en sous-sol, avec les pistes d’athlétisme et la pelouse situées au 2e sous-sol. Avec son toit plat, la hauteur maximale a ainsi été maintenue à moins de 50 mètres, ce qui minimise sensiblement la pression générale qu’impose généralement le béton d’un stade d’environ 60 000 spectateurs. Au contraire, le Stade Olympique est en harmonie avec le paysage adjacent du sanctuaire de Meiji, qui est entouré d’une gigantesque forêt.
Malgré un projet stoppé, la construction s’est complétée en douceur
La proposition initiale de Zaha Hadid a été retirée en raison de l’augmentation des coûts de construction, et c’est en décembre 2015, à l’issue d’une seconde compétition, que le projet mené par Kuma Kengo, Taisei Construction et Sakai Design a été définitivement retenu. Le premier coût de pelleteuse est donné un an plus tard et le chantier est achevé comme prévu après 36 mois de travaux et livré à l’organisme d’exploitation du stade, le Japan Sport Council, le 30 novembre 2019. Les coûts d’aménagement du stade et de ses dépendances s’élèvent à 156,9 milliards de yens, moins que la limite de 159 milliards qui avait été fixée sur plans.
Le bois est présent dans tous les aménagements du stade. Les poutres qui supportent le grand toit de 20 000 tonnes sont des composites de mélèzes et cèdres du Japon sur une ossature d’acier. L’ossature en acier apporte sa résistance globale, alors que le bois apporte sa capacité d’absorption des contraintes sismiques et atmosphériques. Le toit de forme torique est soutenu par 108 poutres, qui apportent leur confort boisé à la totalité des tribunes et de la piste d’athlétisme.
Mais le bois est également présent dans les différents salons et terrasses, sur les murs et les plafonds des espaces d’expositions ainsi que les bancs.
Les athlètes rivalisent de force et communient avec le public
La pelouse est en gazon naturel, avec un système souterrain de contrôle de la température intégré afin d’avoir une pelouse optimale tout au long de l’année. La piste d’athlétisme est en caoutchouc synthétique à haute résilience de fabrication italienne (société Mondo), connue pour sa « rapidité ». De nouveaux records sont attendus…
Les tribunes ont la forme d’un mortier à trois étages, sans présence d’aucun pilier qui pourraient bloquer la vue. Fixées sur 360° d’un seul tenant, elles favorisent le sentiment de communion entre le public et les athlètes. Les sièges de cinq couleurs différentes sont un rappel du vert et du rouge de la piste et de la pelouse, des nuances de beige du bois du grand toit et du bleu du ciel. Leur distribution aléatoire permet de ne pas laisser l’œil être importuné même si certains secteurs sont clairsemés.
Des écrans géants occupent le haut des tribunes sur les côtés nord et sud. D’autre part, un écran « ruban » court tout du long sur le bas de la deuxième tribune et fait le tour complet du stade. Les animations colorées que cela rend possible feront bien monter l’ambiance !
Sous les tribunes du 1er et du 2e étage, 185 ventilateurs à flux d’air permettent d’abaisser la température dans les tribunes, de façon à ce que la chaleur et l’humidité s’évacuent naturellement vers le haut. Les très fortes chaleurs attendues à la saison des Jeux olympiques sont une préoccupation et cet équipement est une partie importante de la réponse.
Un stade antisisimique et facile d’accès aux personnes handicapées
Le Stade Olympique s’enorgueillit du « plus haut niveau de conception universelle du monde », c’est-à-dire qu’à toutes les étapes, de la création jusqu’à la construction, des groupes de personnes handicapées, d’éducateurs d’enfants, de personnes âgées ont été associés pour échanger leurs avis sur les équipements, afin que tout le monde puisse regarder les rencontres sportives de la façon la plus confortable possible.
Concernant les fauteuils roulants, 500 places sont aménagées et 250 places supplémentaires seront ajoutées pendant la durée des Jeux paralympiques. L’augmentation est considérable en comparaison des 40 places qui existaient dans l’ancien stade, mais en outre, ces places sont réparties sur les trois étages des tribunes. Alors que les places pour fauteuils roulants sont généralement placées sur les côtés dans les stades, il sera ici possible d’assister aux rencontres depuis les endroits généralement préférés du public, sans être séparés de leurs amis et accompagnateurs.
Les entrées disposent d’une rampe d’accès en pente douce. Bien évidemment, à l’intérieur, les espaces sont sans décrochage de niveau. Les blocs de guidage et les rampes d’escalier sont totalement fonctionnels. 93 toilettes sont accessibles aux fauteuils roulants ou aux personnes équipées d’une poche de stomie.
Les questions liées au risque sismique font parties des préoccupations majeures des visiteurs étrangers. L’étage supérieur est renforcé par un treillis de poutres et d’entretoises métalliques selon une structure d’amortissement des vibrations. Les étages inférieurs, pour leur part, sont équipés d’amortisseurs à pression d’huile. Les tribunes et les couloirs sont conçus pour permettre une évacuation rapide, et sont équipés de réserves d’eau et de stockage pour alimentation de secours en cas de catastrophe.
Dans une phase ultérieure, la galerie de 850 m qui fait le tour de l’étage supérieur sera ouverte au public. La façon dont seront utilisés les équipements à l’issue des Jeux olympiques et paralympiques fait encore l’objet d’une réflexion, mais il est d’ores et déjà acquis que ce stade qui met en avant une recherche d’harmonie avec la nature typiquement japonaise sera longtemps aimé de tous les Japonais.
Stade Olympique
- Adresse : 10-1 Kasumigaoka-machi, Shinjuku-ku, Tokyo
- Travaux achevés : le 30 novembre 2019
- Superficie – site : environ 109 800 m2, bâtiment : environ 69 600 m2, surface totale développée : environ 192 000 m2
- Dimension du stade – environ 350 m du nord au sud, environ 260 m d’est en ouest, hauteur : environ 47 m, 5 étages au-dessus du sol, 2 étages en sous-sol
- Capacité d’accueil : environ 60 000 spectateurs (dont 500 fauteuils roulants)
- Accès : à 5 minutes à pied de la gare de « Sendagaya » et de la gare de « Shinanomachi » sur la ligne JR Sôbu. 1 minute à pied de la station « Kokuritsu Kyôgijô » sur la ligne Toei Ôedo. 9 minutes à pied de la station de « Gaien-mae » sur la ligne Tokyo Metro Ginza
(Reportage, texte et photos de Nippon.com)