Les sites de la révolution industrielle Meiji entrent au patrimoine mondial
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Le comité du patrimoine mondial de l’Unesco, en session à Bonn en Allemagne le 5 juillet 2015, a annoncé la décision d’inclure « les sites de la révolution industrielle japonaise de l’ère Meiji : sidérurgie, construction navale et extraction houillère » au patrimoine culturel mondial.
Le comité a précisé son évaluation des 23 sites : il s’agit du « premier exemple réussi de transfert de l’industrialisation occidentale hors des nations occidentales » observé « en à peine 50 ans, de 1853 et 1910, en trois étapes distinctes : la fin du shôgunat, la première moitié de l’ère Meiji, et la seconde moitié de l’ère Meiji ».
Après le mont Fuji en 2003 et la filature de soie de Tomioka en 2014, ces sites industriels de l’ère Meiji devient le 15e bien culturel japonais à intégrer la liste de l’Unesco, le 19e si l’on inclut les entrées du patrimoine naturel.
Liste des 23 sites de la révolution industrielle de l’ère Meiji
Site | Ville | Préfecture | |
---|---|---|---|
1 | Four à réverbère de Hagi | Hagi | Yamaguchi |
2 | Vestiges des chantiers navals d'Ebisugahana | ||
3 | Vestiges de l’atelier sidérurgique au « tatara » d’Ôitayama | ||
4 | Quartier historique du château de Hagi | ||
5 | Académie Shôkason juku | ||
6 | Ancien complexe industriel du Shûseikan | Kagoshima | Kagoshima |
7 | Vestiges du four à houille de Terayama | ||
8 | Canaux d’irrigation de Sekiyoshi | ||
9 | Four à réverbère de Nirayama | Izu-no-kuni | Shizuoka |
10 | Mine de fer de Hashino ; Vestige du haut-fourneau | Kamaishi | Iwate |
11 | Vestiges de l’atelier de marine de Mietsu | Saga | Saga |
12 | Vestiges de l’atelier de réparation navale de Kosuge | Nagasaki | Nagasaki |
13 | Quai n°3 des chantiers navals Mitsubishi à Nagasaki | ||
14 | Grue à tour géante des chantiers navals Mitsubishi à Nagasaki | ||
15 | Ancien atelier des maquettes des chantiers naval Mitsubishi à Nagasaki | ||
16 | Atelier de conception Senshôkaku des chantiers navals Mitsubishi à Nagasaki | ||
17 | Mine de houille de Takashima | ||
18 | Mine de houille de Hashima | ||
19 | Résidence Glover | ||
20 | Mine de charbon de Miike (Miyanohara, Manda, etc), Port de Miike | Ômuta / Arao | Fukuoka / Kumamoto |
21 | Port de Misumi Ouest | Uki | Kumamoto |
22 | Usine nationale sidérurgique de Yahata (ancien bureau principal, usine de réparation, etc.) | Kita-Kyûshû | Fukuoka |
23 | Station de pompage d’eaux souterraines de la rivière Onga | Nakama | Fukuoka |
Dans cette liste, en lien avec l’industrie sidérurgique, on trouve le four à réverbère de Nirayama qui fut construit en 1857, à la fin de l’époque d’Edo, pour fondre des canons, la mine de fer de Hashino et les vestiges du haut-fourneau dans lequel fut fondu de l’acier pour la première fois au Japon, ainsi que l’ancienne usine nationale de Yahata, considérée comme la première usine sidérurgique moderne du Japon.
En lien avec l’industrie du charbon, dès la fin du shôgunat, le clan Saga, avec l’aide du marchand écossais Thomas Glover (1838-1911) avait modernisé la mine de houille de Takashima, qui permit ensuite de développer la mine de Hashima, « l’île de la houille », produisant un charbon de très haute qualité. La mine de Miike, une autre des mines de l’époque Meiji, a également été sélectionnée.
En ce qui concerne la construction navale, le domaine Saga avait établi un atelier de marine à Mietsu dans le but d’effectuer sur place la maintenance des navires à vapeur qu’il avait acquis à l’étranger. Cet atelier, comme les chantiers navals Mitsubishi à Nagasaki, sont devenus le noyau dur de la modernisation de la construction navale japonaise. La grue à tour géante fonctionne toujours.
Les chantiers de réparation navale de Kosuge furent eux aussi conçus avec l’aide de Glover, et de Godai Tomoatsu (1836-1885). Ayant acheté des navires occidentaux, majoritairement des navires d’occasion, à une société de commerce étrangère sous le régime du shôgunat, il était essentiel de disposer d’un atelier de maintenance pour navire de gros tonnage sur place.
L’académie Shôkason juku et la résidence Glover figurent dans cette liste avec les actifs productifs pour leur rôle éminent dans la diffusion de l’idéologie de la nécessaire modernisation du pays.
On remarquera ainsi que les établissements liés à l’activité de Glover sont assez nombreux. C’est grâce aux technologies de pointe, ainsi qu’aux techniciens capables de les mettre en œuvre que Glover a fait venir d’Occident que l’industrialisation a connu son extraordinaire accélération dans les domaines de la construction navale, de la sidérurgie et des mines.
(Photo de titre : Le site minier de Hashima (Gunkanjima) , octobre 2014. Jiji Press)
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