La maison traditionnelle japonaise
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Ôter ses chaussures
Les maisons traditionnelles japonaises sont caractérisées par un sol en tatami, des portes coulissantes (fusuma et shôji) et des vérandas en bois appelées engawa. Un autre élément typiquement japonais qui continue à exister même dans les maisons de style occidental est le genkan : le hall d’entrée où l’on enlève ses chaussures. Le sol de la maison est légèrement plus haut que celui du genkan pour empêcher l’humidité de pénétrer et pour protéger l’intérieur de la maison des inondations dans le cas de fortes pluies. Ce niveau inférieur est appelé tataki, et est traditionnellement fait en terre battue, bien qu’aujourd’hui le béton soit communément utilisé. Les chaussures, après avoir été ôtées, sont placées dans le getabako : une étagère à chaussures dont le nom est tiré de geta, les sabots de bois qu’autrefois les Japonais portaient couramment.
Les fortes pluies pouvant endommager les toits, les gouttières, amadoi, évacuent la pluie des avant-toits vers les descentes décoratives, les kusaridoi (littéralement « gouttière-chaîne »).
Tatami, fusuma et shôji
Les chambres sont divisées par des cloisons faites de washi, le papier japonais. Pour entrer, il suffit de faire glisser la porte le long du rail en bois. Le fusuma et le shôji, bien que similaires, sont deux types de parois différentes. Le fusuma est fait d’un papier plus épais (parfois de tissu), est opaque et permet de mieux isoler la pièce. Cependant, contrairement à un mur normal, les fusuma peuvent facilement être enlevéa pour réorganiser l’espace intérieur de la maison.
Les shôji sont plus légers que les fusuma ; ils sont constitués d’une trame en bois couverte de papier. On ne peut pas voir au travers d’un shôji, mais il laisse passer suffisamment de lumière pour éclaircir la chambre. Comme le papier est poreux, les shôji permettent de ventiler la chambre tout en réduisant l’humidité. Dans les maisons modernes de style japonais, le papier est souvent posé sur les portes entre deux panneaux de verre. Le yukimi shôji, une variante qui signifie « shôji pour contempler la neige », possède une partie basse coulissante afin de voir à travers la vitre.
L’élément le plus essentiel dans une maison traditionnelle est probablement le plancher recouvert de tatami. La légère odeur émanant des tatami est une caractéristique unique des chambres japonaises. S’asseoir ou s’allonger sur un tatami est agréable car ils sont à la fois fermes et souples. Les agents immobiliers utilisent encore l’unité de surface jô, normalisé à 1,62 mètre carré, comme unité de mesure des pièces, que ce soit pour un logement de style occidental ou japonais(*1). Un tatami peut absorber jusqu’à 500 millilitres d’humidité. Il la libère plus tard quand l’air est sec. Ils absorbent aussi le dioxyde d’azote, ce qui contribue à purifier l’air.
Le tokonoma est une alcôve décorative dont le plancher est légèrement surélevé. Un rouleau de calligraphie ou une estampe sont souvent suspendus au mur et sont accompagnés d’un arrangement floral (ikebana), d’un brûleur d’encens (kôro) ou d’une poterie.
Même si le nombre de pièces traditionnelles (washitsu) diminue dans les appartements et maisons aujourd’hui, des tatami sont souvent disposés dans une des chambres pour dormir. Il est également courant de disposer des shôji au lieu des rideaux et d’avoir des lampes faites en washi.
(*1) ^ La taille traditionnelle d'un tatami est de 6 shaku par 3 shaku (unité japonaise de longueur), ce qui fait 1,653 m2. Mais il y a beaucoup de différentes tailles traditionnelles de tatami utilisées à travers le Japon : le tatami danchima fréquemment utilisé dans les logements danchi bâtis à l'époque d'après-guerre (1,445 m2), le tatami kyôma des vieilles maisons de l'ouest du Japon (1,824 m2). Le Real Estate Fair Trade Council (Conseil de commerce équitable de l'immobilier du Japon) définit 1 jô comme « au moins 1,62 m2 » ou 90 cm x 180 cm afin de mesurer la surface des chambres.
Prendre un bain dans une maison japonaise
Dans les maisons japonaises les toilettes et la salle de bain sont séparées. La salle de bain est composée d’un espace pour se laver et d’un bain. Il y a aussi une petite pièce attenante pour se déshabiller. On utilise généralement la même eau de bain pour tous les membres de la famille, en prenant soin de se laver et de rincer le savon avant d’y entrer. La baignoire n’est pas vidée tant que tout le monde n’ait pris son bain.
Les toilettes au-dessus desquelles on s’accroupit étaient autrefois la norme, mais elles ont été remplacées par des toilettes de haute technologie (siège chauffant, bidet, etc).
Dormir de façon traditionnelle
Bien que beaucoup de Japonais dorment dans des lits, les traditionnels futon sont toujours utilisés aujourd'hui. Une enquête de 2013 conduite par Nifty a révélé que 50 % des personnes interrogées dorment dans des futon disposés sur des tatamis. Pendant la journée, les futon peuvent être rangés dans des armoires, ce qui permet d'avoir plus d'espace dans les chambres. Il est fréquent de les suspendre à l'extérieur les jours ensoleillés. Ceci a pour effet de les rendre secs, propres, moelleux et confortables.
On dit que les maisons japonaises sont construites pour permettre au vent de circuler l'été, quand la chaleur est étouffante, et de rafraîchir l'intérieur. À l'inverse cependant, cette caractéristique fait qu'il fait froid, même à l'intérieur, quand l'hiver arrive. Remplir un yutanpo (bouillotte japonaise) d'eau chaude est une façon de rester au chaud pendant la nuit. Les radiateurs et les tables kotatsu sont nécessaires pour rester au chaud la journée.
Certaines maisons traditionnelles ont été rénovées pour être aussi confortables que les maisons modernes ou ont été converties en ryokan ou en minshuku. Pour les visiteurs étrangers, séjourner dans un logement de style ancien est un bon moyen de découvrir les charmes traditionnels du Japon.
Photos : Genkan : Tanaka Juuyoh
Yukimi shôji : halfrain
Bain de Hiiragiya : Caldwell Bishop