Les billets de banque japonais
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Les premiers billets de banque japonais ont été émis par l’Agence de l’imprimerie nationale (NPB) en 1877 et depuis lors, c’est cet organisme qui assure l’impression du papier monnaie. À l’heure actuelle, il y a quatre sortes de billets en circulation au Japon. Leur valeur respective est de 10 000, 5 000, 2 000 et 1 000 yens.
Tous les 20 ans, les billets de banque changent d’apparence, et de nouvelles coupures ont été émises le 3 juillet 2024.
Chaque année, la NPB remet 3 milliards de coupures à la Banque du Japon. Si on en faisait une pile, celle-ci aurait une hauteur de 300 kilomètres, soit environ 80 fois l’altitude du mont Fuji. La durée moyenne de vie des coupures de 10 000 yens est de quatre à cinq ans et elle est d’à peine un à deux ans pour celles de 5 000 et 1 000 yens. La Banque du Japon broie les billets tachés et la matière première récupérée est recyclée notamment sous forme de papier hygiénique.
À quoi ressemblent les nouveaux billets ?
Par rapport aux anciens billets, nous pouvons noter qu’une marque tactile est incluse pour permettre aux personnes malvoyantes d’identifier le type de coupure au toucher, et les numéros de valeur sont plus grands. Les teintes marron pour le billet de 10 000 yens, violet pour le billet de 5 000 yens et bleu pour le billet de 1 000 yens sont également un moyen de les distinguer rapidement.
Les nouvelles coupures émises depuis le 3 juillet 2024 représentent trois personnages qui ont un point commun, celui d’être allé en Occident au moment précis où l’Archipel émergeait d’une période de fermeture de plus de deux siècles et d’en être revenus imprégnés de nouvelles idées et de savoirs d’avant-garde.
Billet de 10 000 yens
Sur le nouveau billet de 10 000 yens est représenté la figure de Shibusawa Eiichi (1840-1931). Considéré comme le « père du capitalisme japonais », ce grand industriel prit la tête de la première banque du Japon ainsi que de la Chambre de commerce de Tokyo, et créa près de 500 entreprises au cours de sa vie, y compris la banque Dai-ichi (actuelle banque Mizuho), les papeteries Oji, les Filatures d’Osaka (Tôyôbô), et Tokyo Gas, le fournisseur de gaz de Tokyo.
Au verso du billet est imprimée la gare de Tokyo, une vaste architecture bâtie en 1914.
Billet de 5 000 yens
Sur le billet de 5 000 yens, il s’agit de Tsuda Umeko (1864-1929), pionnière en matière d’éducation des femmes. Ses séjours aux États-Unis la sensibilisèrent sur le sujet. Elle enseigna l’anglais dans des établissements pour filles et créa l’Université Tsuda, à Tokyo.
Au verso, sont représentées des fleurs de glycine (fuji), appréciées depuis toujours dans l’art et la littérature japonaise. .
Billet de 1 000 yens
Sur le billet de 1 000 yens figure Kitasato Shibasaburô (1853-1931). Microbiologiste, il devint célèbre pour avoir réussi à isoler l’agent pathogène du tétanos puis d’en développer un anticorps. Il fonda l’Institut d’Étude des maladies infectieuses avec l’aide de Fukuzawa Yukichi.
Au verso du billet de 1 000 yens, une des estampes les plus fameuses au monde : « La Grande Vague de Kanagawa », de l’artiste Hokusai (1760–1849).
Nouvelle mesure pour lutter contre la contrefaçon
Pour lutter plus efficacement contre la falsification, la technologie holographique y est utilisée pour la première fois au monde, donnant l’impression que le portrait flotte en trois dimensions lorsqu’on modifie l’angle.
Les anciens billets de banque encore en circulation au Japon
Les anciens billets peuvent être utilisés indéfiniment, mais leur émission se fera de moins en moins souvent.
Billet de 10 000 yens
Recto (ci-dessous à gauche) : il représente le fameux écrivain et philosophe Fukuzawa Yukichi (1835-1901) qui a joué un rôle déterminant dans la modernisation du Japon à la fin de l’époque d’Edo (1603-1868) et durant l’ère Meiji (1868-1912). Après avoir étudié les sciences occidentales et l’anglais, il a fondé l’Université Keiô en 1858 et pris part à la première mission diplomatique japonaise aux États-Unis en 1860. Il avait alors tout juste 25 ans. Deux ans plus tard, il s’est rendu en Europe où il a observé de très près la civilisation de l’Occident. Les séjours à l’étranger de Fukuzawa Yukichi ont eu une influence capitale sur sa pensée et son œuvre. Gakumon no susume (L’Appel à l’étude), un de ses livres les plus remarquables, commence par cette phrase lapidaire : « Le Ciel n’a jamais créé un homme supérieur ou inférieur à un autre.»
Verso (ci-dessous à droite) : il est orné par l’un des deux phénix en bronze situés au sommet du toit du pavillon éponyme du temple Byôdô-in, construit en 1053 à Uji, dans la préfecture de Kyoto. Le phénix est un oiseau mythique, symbole de bonne fortune.
Billet de 5 000 yens
Recto (ci-dessous à gauche) : il est consacré à la romancière et poétesse Higuchi Ichiyô (1872-1896), auteur de nombreuses œuvres dont Takekurabe (Qui est le plus grand ?, 1895) et Nigori e (Eaux troubles, 1895). Cette Japonaise de grand talent est morte prématurément de la tuberculose à l’âge de 24 ans. Higuchi Ichiyô est aussi la première femme dont le visage a figuré sur un billet de banque japonais.
Verso (ci-dessous à droite) : on y voit un détail d’un magnifique paravent à six feuilles du peintre de l’époque d’Edo Ogata Kôrin (1658-1716), intitulé Kakitsubata-zu (« Iris, » encre et papier sur fond d’or).
Billet de 1 000 yens
Recto (ci-dessous à gauche) : il est occupé par un portrait du médecin et bactériologiste japonais Noguchi Hideyo (1876-1928). Ce Japonais originaire de la préfecture de Fukushima s’est rendu aux États-Unis pour y effectuer des recherches sur les bactéries. Il est célèbre pour ses travaux sur le tréponème pâle, vecteur de la syphilis, et sur la fièvre jaune. Ayant contracté cette dernière maladie en Afrique où il était allé l’étudier, il en est mort à l’âge de 51 ans au cours d’un séjour dans la Côte-de-l’Or (Gold Coast), une colonie britannique correspondant à l’actuel Ghana.
Verso (ci-dessous à droite) : il est décoré à la fois par le mont Fuji, à gauche, et par des cerisiers en fleurs au bord du lac Motosu, dans la préfecture de Yamanashi.
Billet de 2 000 yens
Comparé aux trois autres coupures ci-dessus, le billet de 2 000 yens est relativement rare. Il a été émis en l’an 2000 pour commémorer le début du deuxième millénaire et le sommet du G8 qui s’est tenu cette année-là à Okinawa et Kyûshû.
Recto (ci-dessous à gauche) : il représente la porte Shureimon du célèbre château de Shuri, situé à Naha, la ville la plus importante d’Okinawa.
Verso (ci-dessous à droite) : à gauche, un fragment du rouleau illustré du Genji monogatari (Le Dit du Genji), un des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale écrit autour de l’an 1000 par une dame de la cour appelée Murasaki Shikibu. Celle-ci figure de façon stylisée en bas à droite du billet.
(Photo de titre et vidéo avec l’aimable autorisation du site de l’Agence de l’imprimerie nationale)