Ginza, le quartier le plus chic de la capitale
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Il y a 400 ans, à l’époque d’Edo, lorsque fut construite la ville d’Edo, ancêtre de Tokyo, le pont de Nihonbashi à Ginza devint le point de départ de la Tôkaidô, l’axe de circulation entre Tokyo et la région du Kansai et la plus grande route du Japon de l’époque. Ce quartier fut baptisé « Ginza » (le siège de l’argent) parce qu’il abritait le bureau chargé de superviser la frappe de pièces de monnaie en argent (ginka) et la maison de commerce du métal. À deux pas du château d’Edo, au cœur de la ville, le quartier devint le lieu de rassemblement des commerces les plus populaires du pays.
Aujourd’hui, on appelle Ginza la zone qui borde l’avenue Chûô-dôri sur une longueur de 5 kilomètres entre le 1er et 8e districts (en japonais, 1-chôme à 8-chôme). C’est le quartier réputé le plus propice au commerce et la portion de terrain devant l’immeuble Kyûkyodô dans le 5e district est connue pour être le mètre carré le plus cher du Japon. L’immeuble du grand magasin Wako (ancien siège de l’horloger Hattori/Seiko) qui se dresse au coin croisement de Ginza 4-chôme est souvent utilisé comme point de rendez-vous ; dans le film Godzilla de 1954, on peut voir la créature réduire l’édifice en miettes lorsque l’horloge qui l’orne a le malheur de sonner 23 heures.
À partir de l’ère Meiji (1868-1912), lorsque Edo prend le nom de Tokyo, Ginza devint un quartier en vogue où le siège des grandes sociétés modernes de commerce et de communication et les restaurants de style européen côtoyaient les vieilles enseignes traditionnelles de l’époque d’Edo. Même si aujourd’hui les zones d’Aoyama et Omotesandô sont devenues le cœur de la mode, Ginza reste la principale devanture au Japon de nombreuses marques de luxe telles que Chanel, Hermès, Louis Vuitton, Cartier, Gucci, Armani ou Tiffany. De plus, de grandes marques comme Sony, Apple, Canon, Nikon ou Nissan y ont des showrooms où l’on peut essayer leurs tout nouveaux produits. C’est pour cette raison que des visiteurs du monde entier font un détour par Ginza, qui est littéralement la vitrine du Japon.
Un quartier prestigieux
On trouve également à Ginza un grand nombre de restaurants et bars très appréciés. La proximité avec Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde (qui a par la suite fermé ses portes en octobre 2018 pour être relocalisé dans le quartier de Toyosu), explique la présence de nombreux restaurants de sushi prestigieux, connus sous le nom d’ « Edo-mae ».
Dès la première moitié du XXe siècle, Ginza s’est placé à l’avant-garde en matière d’introduction de la gastronomie internationale, avec une multitude de restaurants de luxe où savourer la cuisine de pays variés. D’ailleurs, la plupart des restaurants distingués chaque année par le guide Michelin s’y trouvent.
Le quartier est également connu pour ses « clubs », des bars à hôtesses de luxe où le prix des tables est souvent exorbitant, fréquentés par les patrons de grandes sociétés qui s’y retrouvent entre eux. On trouve également des bars qui offrent un service de qualité à des prix raisonnables.
Avec aussi la plus forte concentration de galeries d’art à Tokyo, Ginza est en quelque sorte la vitrine de ce que le Japon fait de mieux dans des domaines variés.
Un « paradis » pour les piétons
Depuis 1970, les artères centrales de Shinjuku, Ginza et Akihabara, des quartiers prisés de Tokyo, ferment à la circulation les week-ends. On appelle ce système le « paradis des piétons » (hokôsha tengoku). L’avenue principale Chûô-dôri au cœur de Ginza est réservée aux piétons, les samedis, dimanches et jours fériés (environ une demi-journée).
La particularité du paradis des piétons de Ginza est de mettre à disposition au milieu de la rue des parasols et des chaises permettant aux passants de faire une pause entre deux achats.
Le week-end, le quartier grouille de badauds venus faire du shopping ou du lèche-vitrines ; avec l’augmentation croissante du nombre de touristes étrangers, de plus en plus de boutiques embauchent des vendeurs maîtrisant plusieurs langues.
(Photo de la statue de Godzilla de Ginza : Tim Szczesuil / flickr)