Sakura : le cerisier en fleur annonce l'arrivée du printemps
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La fleur préférée des japonais
Le cerisier (sakura en japonais) est un arbre à feuilles caduques de la famille des rosaceae. La couleur des fleurs varie selon l’espèce, allant du blanc au rouge foncé en passant par toutes les nuances du rose pâle. Même si cela n’a rien d’officiel, le cerisier est avec le chrysanthème la fleur emblématique du Japon.
On recense plus de 600 variétés de cerisiers dans l’Archipel, en incluant les espèces d’origine et les différents croisements. Introduit au Japon au milieu de l’ère Edo avant de s’étendre dans tout le pays à partir de l’ère Meiji, le Somei Yoshino, aux fleurs à cinq pétales de couleur rose pâle, en est aujourd’hui la variété la plus populaire.
À travers la tradition de l’ère Heian, le mot fleur est devenu synonyme de cerisier et, parmi toutes les espèces qui éclosent au printemps, les fleurs de cerisier ont une signification tout à fait particulière. Le hanami, qui consiste à contempler la beauté des fleurs, est un thème récurrent dans la poésie nippone. De nombreux sites sont célèbres pour leurs cerisiers dans tout le pays et plusieurs cerisiers millénaires sont également connus et admirés, comme le Jindai-zakura à Yamanashi ou le Taki-zakura de Miharu à Fukushima.
Le cerisier est associé aux moments clés de la vie, les rencontres et les séparations. L’année scolaire débute à la même période que la floraison des cerisiers dans les régions aux alentours de la capitale et c’est également à cette époque que les élèves qui viennent de sortir de l’école commencent à travailler et à entamer une nouvelle vie. La métaphore du cerisier en fleur est utilisée notamment pour annoncer la réussite aux examens et l’admission à l’université.
Le cerisier n’est pas seulement un plaisir pour les yeux puisque tout l’arbre a une utilité : le tronc qui sert de bois pour la construction, les feuilles, les fleurs et les fruits (les cerises sakuranbo) sur certaines espèces (mizakura). Les feuilles tendres des cerisiers Ôshima-zakura et les fleurs doubles des cerisiers yaezakura, conservées dans de la saumure, forment les ingrédients de plats et de gâteaux.
Les fleurs de cerisier marinées, qui s’ouvrent lorsque l’on verse de l’eau chaude dessus, sont réputées pour leurs vertus porte-bonheur. Pour cette raison, on trouve souvent ces fleurs en infusion sur les tables de l’omiai (rencontre par présentation) et des cérémonies de mariage. Elles décorent également les biscuits et les pains et, mêlées à la cuisson du riz, elles lui donnent une nouvelle saveur.
Le cerisier et la culture japonaise
La première mention écrite faisant référence au cerisier apparaît dans le Nihon Shoki (Annales du Japon), écrit en 720, dans la description d’un paysage de fleurs de cerisiers qui tombent, dansent et viennent gracieusement finir leur course dans la coupe de l’empereur Richû. Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, nombreux sont les récits littéraires ayant ce même motif, parfois dans une métaphore de la femme à la beauté éphémère afin de rappeler l’importance du moment présent. Le cerisier constitue ainsi une représentation de la vie et de la mort pour les Japonais.
Dans les poèmes waka et les haiku, il existe de nombreux mots pour lui rendre hommage, tel « hanagumori » (nuages et fleurs ) utilisé pour désigner un temps couvert au moment de la saison des cerisiers et qui représente la fin du printemps. Dans le théâtre nô, le kabuki et le rakugo, il arrive que l’esprit du cerisier fasse son apparition sur scène et beaucoup de pièces ont pour décor un paysage de hanami.
Le cerisier est également l’un des thèmes préférés des chansons japonaises. Plus de cent chansons populaires ont pour titre « sakura » en kanji ou en alphabet dont « Sakura sakura » créée à l’époque d’Edo est la plus connue. Elles sont si nombreuses qu’il est aujourd’hui impossible de savoir combien il existe de chansons qui comportent le mot « sakura » dans leurs paroles.