Le b.a.-ba du Japon

Le karaoké, une invention nippone

Culture Vie quotidienne

Le premier karaoké a vu le jour au Japon dans les années 80, fabriqué à partir d’un container de marchandises recyclé. Ce concept consistant à chanter assisté d’un accompagnement musical devient de plus en plus populaire dans le monde.

Un éventail de plus d’un million de chansons

Guidé par l’enseigne lumineuse au néon indiquant « Karaoke », on entre dans l’établissement, où l’on trouve d’abord la réception. Après avoir indiqué le nombre de personnes et la durée voulue au personnel, on se voit guidé vers une pièce de taille variable. Après avoir commandé les boissons et éventuellement de la nourriture, on choisit une chanson, que l’on chante avec l’accompagnement musical. L’appareil peut varier, mais les manipulations sont à peu près les mêmes partout. Avant, le choix de la chanson se faisait en entrant le numéro indiqué dans un épais catalogue. Aujourd’hui, on utilise généralement une télécommande ou une tablette à écran tactile. Une fois enregistrées, les chansons démarrent automatiquement dans l’ordre, une fois que la précédente est terminée.

Le répertoire compte plus d’un million de chansons. Avec la télécommande tactile, il est possible de choisir des chansons parmi plusieurs catégories qui facilitent la recherche : par chanteur, par nom de chanson, par année, par thème. La gamme très large va des tubes mondiaux en anglais ou des chansons françaises aux génériques de dessins animés.

Le système est basé sur une durée de temps

Dans les premiers karaokés, il fallait chanter en lisant les paroles imprimées et suivre le rythme de la chanson qui était enregistrée sur une bande audio. Ceux-ci ont laissé la place aux karaokés audiovisuels et même aux karaokés reliés à internet. Aujourd’hui, il suffit de chanter en regardant les images et paroles qui défilent sur l’écran. Il est possible de changer la hauteur et la vitesse de la mélodie, de rajouter un effet d’écho plus ou moins fort, d’obtenir une notation de sa performance vocale et il existe des versions chantées (généralement par un amateur mais relativement fidèles à l’original) pour s’entraîner. On trouve aussi dans beaucoup de cas, pour dynamiser l’ambiance, des instruments de percussion, généralement tambourins et maracas. Le prix est fixé en fonction de la durée d’utilisation du local, et non pas au nombre de chansons. On peut chanter autant de chansons que l’on veut pendant la durée indiquée ; la plupart du temps, la consommation d’une boisson par personne est obligatoire.

Les tarifs varient selon le jour et l’horaire, le moins cher étant celui de la journée en semaine et le plus cher celui du soir pendant le week-end, qui correspondent comme on peut s’en douter respectivement à la plus faible et la plus grande affluence. Il existe des karaokés de luxe mais aussi thématiques, plus ou moins spacieux, ou qui proposent toute une variété de services. Beaucoup d’entre eux étant ouverts 24h sur 24, le karaoké est souvent le lieu privilégié pour finir la soirée ou pour attendre le matin lorsqu’on a raté le dernier train. Cela n’est pas compris dans le tarif mais il est possible de commander des boissons supplémentaires, des snacks ou de la nourriture et souvent, l’option boissons à volonté – plus rentable si l’on a prévu de boire beaucoup – est disponible. C’est avec tout ce confort que les Japonais passent souvent plusieurs heures dans ces établissements.

La naissance insolite du premier karaoké

Au départ, le karaoké consistait à permettre aux amateurs de chanter devant l’assistance d’un bar, d’un hôtel, ou d’une réception. Le premier « karaoke box » a été créé en 1985 dans la préfecture d’Okayama, dans un container recyclé, du type de ceux utilisés pour le transport maritime, afin de répondre aux besoins des Japonais en général timides, préférant rester en petit comité et ne désirant pas particulièrement être écoutés par des inconnus. Ce type de karaoké plus intime devint populaire rapidement et, à partir des années 90, les « karaoke room » composés d’une série de pièces dans un immeuble se sont multipliés.

La popularité récente du karaoké solo

Certes, la popularité du karaoké tient à la possibilité de chanter devant son cercle d’amis. Mais ce concept poussé encore plus loin – ne chanter devant personne d’autre que soi-même – rencontre ces dernières années un succès renouvelé. Certains préfèrent en effet chanter seul pour se défouler sans avoir à se préoccuper de l’avis d’autrui sur leur chant ou leur choix de chansons, tandis que d’autres désirent s’entraîner d’abord sans public. Les raisons sont diverses, mais il existe maintenant des karaokés spécialisés dans le solo qui proposent des pièces individuelles.

Pensez-vous qu'il y en aura un jour en France ?

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