Le Japon met fin à son aide à la Chine, 40 ans après leur Traité de paix et d’amitié
Politique- English
- 日本語
- 简体字
- 繁體字
- Français
- Español
- العربية
- Русский
Le Japon a entamé son programme d'aide publique au développement (APD) envers la Chine en 1979, et la manière dont il lui a fourni une assistance s’est modifiée en réponse à l'essor de l'empire du Milieu. Lorsque les aides ont commencé dans les années 1980, elles se sont concentrées sur le développement des grandes infrastructures économiques, dont la maintenance des ports, les installations ferroviaires connectant les régions dans les terres aux zones littorales, et la construction de centrales électriques.
Au début des années 1990, les priorités ont changé et, en s'adaptant à l’urbanisation progressive chinoise, l’accent a été mis sur les systèmes d’alimentation en eau et d’égouts dans les plus grandes villes, l’approvisionnement en gaz, ainsi que les mesures de réduction de la pauvreté à mesure que se creuse le fossé entre les zones littorales et celles à l’intérieur des terres. Puis, à partir des années 2000, des efforts plus importants ont été versés dans les aspects « soft » du développement, comme la protection de l’environnement et la formation des ressources humaines.
Avec l’inauguration du Cabinet de Koizumi Jun’ichirô en 2001, les relations entre le Japon et la Chine entrent dans une période d’engagement économique et d’éloignement politique, avec la forte protestation de la Chine contre les visites du Premier ministre au sanctuaire Yasukuni. En 2005, un certain nombre de manifestations anti-japonaises se sont tenues en Chine. Cette même année, l’APD pour la Chine atteint un sommet pour ensuite commencer à diminuer, non seulement en raison d’un sentiment anti-chinois s’aggravant au Japon, mais surtout à cause du développement économique rapide de la Chine.
En 2010, le PIB de la Chine dépasse celui du Japon et le pays devient la seconde puissance économique mondiale derrière les États-Unis. Une opposition à donner une aide publique à la Chine se fait alors grandissante sur l’Archipel et conduit à une baisse rapide du montant fourni. L’assistance durant ces dernières années s’est principalement concentrée sur les questions ayant un effet direct sur le Japon, comme la pollution atmosphérique transfrontière, le contrôle des maladies contagieuses et la sécurité alimentaire. Cette aide a le plus souvent été accordée sous forme de coopération technique.
Aujourd’hui que la Chine est devenue une grande puissance économique, le Japon a pris la décision de cesser de lui fournir une APD. Il considère ceci comme le début d’un nouveau partenariat entre les deux pays.
Principaux événements des relations entre le Japon et la Chine
1972 | Visite du Premier ministre japonais Tanaka Kakuei en Chine Début de la normalisation des relations entre les deux pays La Chine offre au Japon deux pandas pour son zoo d'Ueno à Tokyo. |
1978 | Visite du vice-Premier ministre chinois Deng Xiaoping au Japon Signature du Traité de paix et d’amitié entre les deux pays |
1979 | Visite du Premier ministre japonais Ôhira Masayoshi en Chine Début de l’APD envers la Chine |
1992 | Première visite de l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko en Chine |
2001 | Opposition de la Chine concernant la visite du Premier ministre Koizumi Jun’ichirô au sanctuaire Yasukuni |
2006 | Le Japon arrête son système d’aide financière non remboursable générale. |
2007 | Le Japon arrête de fournir de nouveaux crédits en yens. |
2010 | Le PIB de la Chine surpasse celui du Japon et vient à la deuxième place mondiale. |
2012 | Le gouvernement japonais nationalise les îles Senkaku, conduisant à une série de manifestations anti-japonaises. |
2018 | 40e anniversaire du Traité de paix et d’amitié entre les deux pays Visite du Premier ministre Abe Shinzô en Chine (la première visite officielle d’un Premier ministre en Chine depuis celle de Noda Yoshihiko en décembre 2011, à l’exception de la participation aux conférences internationales) |
Compilation de diverses données dont celles de l’ambassade du Japon en Chine et du ministère des Affaires étrangères
(Article écrit à l’origine en japonais. Photo de titre : l’aide financière japonaise a également contribué à la construction de l’aéroport international de Shanghai Pudong. Pixta)