
Retour sur les enlèvements de Japonais par la Corée du Nord
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Les enlèvements des ressortissants japonais par les agents nord-coréens sont intervenus du milieu des années 1970 au début des années 1980, principalement sur le littoral du Hokuriku, mais également sur l’île de Kyûshû et en Europe.
Leur principal objectif était de se procurer des passeports japonais pour faciliter les allées et venues des agents nord-coréens se faisant passer pour des Japonais, mais aussi d’apprendre des personnes kidnappées entre autres la langue de l’Archipel.
Cette série d’enlèvements a longtemps constitué un véritable mystère. C’est le témoignage de l’agent secret Kim Hyon-hui, responsable de l’attentat à la bombe contre un avion de la Korean Air en 1987, dans les derniers mois de la guerre froide, qui a jeté la lumière sur ces événements. Munie d’un passeport nippon, elle se faisait passer pour une citoyenne japonaise : elle a expliqué avoir appris le japonais auprès d’une victime d’enlèvement.
Au Japon, la victime symbolique de cette série de kidnappings est Yokota Megumi, enlevée en 1977 alors qu’elle était encore collégienne. Ce n’est qu’en 1997 que son nom a été révélé au grand jour. Son histoire a alors été activement relayée par les médias, éveillant l’attention de l’opinion publique. La même année, une coalition de parlementaires réclamait la libération des victimes d’enlèvements. Les parents de Megumi, qui attendaient de la revoir depuis plus de quarante ans, se sont battus sans répit pour connaître la vérité sur son sort. Mais le père est décédé le 5 juin 2020. La mère et les deux frères continuent le combat. (Voir notre article : « Je veux tellement la revoir » : 44 ans depuis l’enlèvement de Yokota Megumi par la Corée du Nord, sa mère n’abandonne pas)
La Corée du Nord a longtemps nié ces kidnappings, mais lors de la visite en 2002 du Premier ministre japonais de l’époque, Koizumi Junichirô, elle a pour la première fois reconnu les faits et présenté des excuses. Cinq victimes ont pu ensuite rentrer au Japon, puis en 2004, ce sont huit membres de leurs familles qui ont rejoint l’Archipel. Mais aucun réel progrès n’a été enregistré depuis...