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Des risques de mort par surmenage dans plus de 20 % des entreprises japonaises

Société

En octobre 2016, le conseil des ministres a approuvé le premier Livre blanc sur le karôshi, la mort par surmenage au travail. Le document révèle que dans 22,7 % des entreprises, des employés effectuent plus de 80 heures supplémentaires par mois.

Les employés continuent à travailler de longues heures

Les employés japonais ont travaillé en moyenne 1 741 heures en 2014. Certes inférieur à l'année 1995, lorsque la moyenne avait dépassé les 1 900 heures, ce chiffre reste bien plus élevé que dans beaucoup de pays occidentaux. De plus, la baisse du nombre d’heures de travail est en grande partie le résultat d'une proportion croissante de travailleurs à temps partiel, car les employés à temps plein passent chaque année près de 2 000 heures au travail.

De décembre 2015 à janvier 2016, le ministère de la Santé a mené une enquête auprès de 20 000 employés et 10 000 entreprises (dont 1 734 ont répondu). Dans 22,7% d’entre elles, des employés avaient effectué plus de 80 heures supplémentaires par mois.

Selon les normes relatives aux accidents de travail, le seuil à partir duquel le risque de mourir de surmenage augmente est de 80 heures supplémentaires.

Les proportions les plus élevées d’employés présentant ce risque concernaient les secteurs des technologies de l'information (44,4 %), de la recherche universitaire, des services spécialisés et techniques (40,5 %) et des transports et services postaux (38,4 %).

L'enquête révèle aussi que 36,9 % des employés à temps plein souffraient d'un haut niveau de stress. La hausse de cette proportion va de pair avec celle des heures supplémentaires : 54,4 % des travailleurs faisant plus de 20 heures supplémentaires par semaine subissaient un stress élevé.

D'après une autre enquête sur la santé des employés menée par le ministère en 2013, 52,3 % des sondés ont déclaré ressentir de l'anxiété, de l’inquiétude et du stress dans leur travail et leur vie professionnelle. Trois raisons étaient fréquemment données : « la qualité et la quantité de travail » (65,3 %), « les erreurs au travail » (36,6 %)et « les relations humaines » (33,7 %).

(Photo de titre : la mère d'une employée du géant de la publicité Dentsu qui s'est suicidée, participant à une conférence de presse à Tokyo, le 7 octobre 2016. Sa fille, Takahashi Matsuri, a mis fin à ses jours à 24 ans en décembre 2015 après avoir travaillé un an dans l'entreprise. Le surmenage au travail a été reconnu comme étant la cause de son suicide. La vive réaction du public japonais sur cette affaire a poussé les autorités à ouvrir une enquête sur cette entreprise. Yomiuri Shimbun/Aflo)

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