
L’écart entre les sexes au Japon
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Les hommes japonais ne font pas le ménage
Les chiffres qui résument fort clairement les caractéristiques de l’écart entre les hommes et les femmes dans le domaine de la vie quotidienne et de la vie professionnelle sont résumés dans le tableau ci-dessous, comparés avec les données correspondantes de plusieurs autres pays. Au Japon, 33,4 % des femmes qui travaillent sont en statut précaire, un taux bien plus élevé que chez les hommes. Nous pouvons dire que la situation est comparable à celle de l’Italie, alors que la France se situe à la moyenne, et un pays comme la Finlande ne montre aucune différence significative entre les sexes de ce point de vue. De plus, le temps consacré aux tâches ménagères est quasiment la moitié moindre de celle des autres pays. La mentalité qui fait dire « le mari travaille à l’extérieur, la femme prend soin de la maison à l’intérieur » est encore très fortement implantée.
Degré d'égalité entre les sexes dans la vie quotidienne et au travail
Comparaison Japon et autres pays
Pays Score global / classement | Proportion de salariés précaires | Temps consacré aux tâches ménagères (par jour) |
---|---|---|
Japon 0,670 / 101e | Femmes : 33,4 % Hommes : 10,1 % | Femmes : 299 minutes Hommes : 62 minutes |
Pologne 0,715 / 51e | Femmes : 12,2 % Hommes : 4,7 % | Femmes : 296 minutes Hommes : 157 minutes |
Italie 0,726 / 41e | Femmes : 31,1 % Hommes : 7,1 % | Femmes : 315 minutes Hommes : 104 minutes |
Canada 0,740 / 30e | Femmes : 26,5 % Hommes : 11,8 % | Femmes : 254 minutes Hommes : 160 minutes |
France 0,761 / 15e | Femmes : 9,7 % Hommes : 10,0 % | Femmes : 233 minutes Hommes : 143 minutes |
Finlande 0,850 / 3e | Femmes : 16,4 % Hommes : 9,5 % | Femmes : 232 minutes Hommes : 159 minutes |
Les pratiques de travail centrées sur l’homme
Kashima Takashi, président de l’Association de la main-d’œuvre féminine, affirme, à propos de la réalité des pratiques du monde du travail : « Les pratiques ordinaires centrées sur les employés masculins à contrat stable, visant à considérer que prolonger les horaires de travail est normal, n’ont pas changé, et rien n’a été fait pour que les femmes puissent reprendre le travail après un accouchement. » En outre, l’introduction d’un système de quota dans les scrutins proportionnels au niveau des circonscriptions serait envisagée comme une des mesures pouvant promouvoir la participation des femmes au processus de décisions politiques.
L’une des nouvelles initiatives du gouvernement a consisté à promulguer la loi de « promotion des actifs féminins » en août 2015. Dans le cadre de cette loi, les entreprises de plus de 301 employés sont maintenant obligées d’établir un plan d’action pour le développement de leur personnel féminin.
Néanmoins, des problèmes demeurent. Dans un rapport intitulé « La loi de promotion des actifs féminins est-elle efficace ? », l’institut de recherche Mizuho pointe : 1°) qu’aucun chiffre minimum sur la proportion du personnel féminin n’est imposé aux entreprises, 2°) que la planification de la publication des informations est insuffisante, et 3°) que les mesures pour la promotion des personnels précaires sont insuffisantes. Ce même rapport met en avant la nécessité de fixer des objectifs minimums de femmes employées devant accéder à un statut d’encadrement par secteurs industriels et par catégories d’entreprises.
(D’après un original en japonais écrit par Murakami Naohisa. Photo de titre : la Cour Suprême a rendu un verdict d’inconstitutionnalité de la loi qui oblige les femmes divorcées à attendre plus de 100 jours avant de se remarier. 16 décembre 2015, Arrondissement de Chiyoda, Tokyo. Jiji Press)▼A lire aussi
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