Japan Data

L’écart entre les sexes au Japon

Économie Société

Malgré le slogan lancé par le Premier ministre Abe Shinzô « Pour une société où les femmes puissent s’épanouir », les disparités entre les sexes ne semblent pas sur le chemin de se résorber. Le rapport sur les disparités basées sur le genre, publié chaque année par le Forum économique mondial (WEF), classe le Japon à la 101e place sur 145, bon dernier de tous les pays développés.

Le plus bas du G7

L’édition 2015 de ce rapport, dont la première remonte à 2006, dresse un bilan décennal de ce que les différents pays ont fait pour éliminer l’écart socio-économique entre les sexes. Diverses statistiques sur la situation des femmes sont analysées selon quatre axes : « la participation à la vie politique », « la participation à l’activité économique et les opportunités accessibles aux femmes », « l’éducation », « la santé ». Sur cette base, une note sur 1,00 est attribuée, laquelle exprime le niveau d’égalité entre les sexes dans un pays donné, puis les pays sont classés en fonction de cette note.

Un aperçu des sept pays les plus industrialisés du monde montre l’Allemagne à la 11e place en 2015. La France vient ensuite à la 15e place, le Royaume-Uni à la 18e, les États-Unis et le Canada respectivement à la 28e et à la 30e place, et enfin, l’Italie à la 41e place. Seul le Japon est loin derrière. Le Japon est même « en dessous de la moyenne » par rapport aux autres pays d’Asie et de l’Océan Pacifique, à peu près dans la même zone que la Chine (91e), l’Inde (108e) et la Corée du Sud (115e).

Lors de la première édition du rapport, en 2006, le Japon était classé à la 79e place, avec un score de 0,645. En 2015, si sa note a légèrement progressé avec un score de 0,670, il a chuté de 20 places. Ce qui montre que le Japon ne parvient absolument pas à tenir le rythme de l’évolution des autres pays, qui, pendant la même décennie, ont consenti de réels efforts pour éradiquer les disparités entre les sexes.

Des disparités aiguës dans le domaine politique et économique

Quand on lit le rapport du WEF dans le détail, on remarque que le Japon n’a pas du tout à rougir de sa situation par rapport aux autres pays industrialisés dans les domaines de l’éducation et de la santé. Les choses se compliquent quand on aborde la « participation à la vie politique » et la « participation à l’activité économique et les opportunités accessibles aux femmes ».

La proportion de femmes occupant un poste d’encadrement n’est que de 9 %, un point de moins qu’il y a dix ans. Un chiffre bien trop faible quand on songe que les cinquante pays de tête comptent au minimum une proportion de 35 %. Idem pour le pourcentage de femmes parlementaires, qui atteint à peine 9 % alors qu’il faudrait être au moins à 26 % pour espérer faire partie des cinquante pays les plus égalitaires. Le seul progrès du Japon en dix ans concerne la proportion de femmes membres du gouvernement.

Disparité hommes-femmes dans les domaines politique et économique

2006 2015 classement en 2015
Écart salarial à travail égal
(salaire masculin = 1,00)
0,62 0,65 69e
Proportion de femmes cadres 10 % 9 % 116e
Pourcentage de femmes députées à l’Assemblée nationale 9 % 9 % 125e
Proportion de femmes ministres au gouvernement 13 % 22 % 51e

Suite > Les hommes japonais ne font pas le ménage

Tags

travail genre sexe femme égalité monde statistique

Autres articles de ce dossier