Réfléchir à la guerre

L’île de Peleliu, théâtre d’une bataille meurtrière entre le Japon et les États-Unis

Société Tourisme

L’archipel des Palaos est aujourd’hui apprécié pour son écotourisme et ses efforts de protection de l’environnement. Mais nous oublions de plus en plus le passé de ces îles, en particulier celui de Peleliu, qui a été le théâtre d’une des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique.

Par ailleurs, de nombreux autres sites peuvent être visités sur l’île : un ancien dépôt de munitions transformé en musée de la bataille de Peleliu, les ruines du quartier général de la Marine impériale japonaise, l’épave d’un chasseur-bombardier Mitsubishi A6M (plus connu sous le nom « Zéro ») tombé dans la jungle ou encore un char léger japonais mis hors de combat par une frappe aérienne américaine. Cinq à six heures sont nécessaires pour faire le tour de ces sites.

De gauche à droite : char léger de l’armée japonaise, chasseur-bombardier « Zéro », quartier général de la Marine impériale japonaise.

De nombreuses munitions non explosées

Nous nous sommes ensuite dirigés vers la colline « Ôyama ». C’est là que les soldats japonais sont tombés, préférant mourir que de se rendre à l’ennemi. Des pieux noirs et blancs sont plantés sur la colline.

Notre guide nous prévient : « N’allez surtout pas au-delà du chemin délimité par les pieux blancs. » Je sentais que l’atmosphère s’était légèrement tendue dans notre groupe.

Il y a encore beaucoup de munitions non explosées sur l’île et les zones sûres sont délimitées par les pieux blancs. L’enlèvement des munitions non explosées se poursuit grâce aux efforts de volontaires japonais et australiens. Mais leur travail est loin d’être terminé, alors que 70 ans se sont déjà écoulés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À la fin de la bataille de Peleliu, les dernières forces japonaises ont été encerclées par l’armée américaine dans Ôyama. Voyant qu’il ne restait que très peu de soldats vivants, le colonel Nakagawa a envoyé, avant de mettre fin à sa vie, un ultime télégramme au quartier général au Japon : « Sakura, sakura ». Son message signifiait qu’il était prêt à mourir, tels les pétales de cerisier qui s’envolent emportés par le vent. On dit qu’il s’est donné la mort par seppuku, mais d’après le rapport d’autopsie de l’armée américaine, il se serait tiré une balle avec son pistolet. Les soldats américains l’ont ensuite enterré quelque part sur l’île, mais le lieu exact reste inconnu.

Devant le cénotaphe du colonel Nakagawa et de ses hommes sont déposés des gamelles et des casques.

« Ce n’est pas la haine qui pousse les hommes à se battre, mais l’amour. » Épitaphe en mémoire du colonel Nakagawa.

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