Retour à Hiroshima et Nagasaki

Après la bombe atomique sur Nagasaki...

Société

En 2015, 70 ans s'étaient écoulés depuis que la bombe atomique avait été lâchée sur Nagasaki. Le quartier d’Urakami, où est situé le point zéro, à 3 kilomètres du centre de Nagasaki, était un village de « chrétiens cachés ».

Le Musée de la bombe atomique et le Mémorial de la paix

12 piliers de verre, dressés dans « l’espace commémoratif » au sous-sol et l’endroit où est conservée la liste des morts de la bombe atomique, dans le Mémorial de la paix de Nagasaki.

Le point zéro et les collines du nord sont aujourd’hui devenus un parc dédié à la paix. Le Musée de la bombe atomique de Nagasaki et le Mémorial de la paix sont également éablis à proximité.

Entre avril 2014 et mars 2015, 670 000 personnes environ ont visité le musée, dont plus de 100 000 visiteurs étrangers.

Le Mémorial de la paix, qui tient à jour la liste des noms de tous les hibakusha décédés chaque année depuis 1945, conserve les noms de 165 425 victimes, dans 167 tomes (chiffres à la date de fin 2014). Le point zéro se trouve à une distance de 250 m de l’espace où est conservée cette liste, au sous-sol du Mémorial. Au rez-de-chaussée, un bassin constamment plein d’eau rappelle l’errance désespérée des survivants à la recherche d’eau. Dans la salle de lecture, des documents écrits de la main de 36 400 hibakusha sont conservés et consultables sur place.

L’église d’Urakami reconstruite

Un mur de 11 m de haut de l’ancienne cathédrale d’Urakami, seul mur à être resté debout, a été reproduit à l’échelle et est maintenant visible au Musée de la bombe atomique.

Les chrétiens du quartier d’Urakami, qui avaient survécu aux deux siècles et demi de persécutions de l’époque d’Edo, avaient mis 30 ans, de 1895 à 1925, pour construire une cathédrale qui s’enorgueillissait d’être la plus belle église en briques rouges de toute l’Asie. C’est elle qui fut détruite 20 ans plus tard par le souffle de la bombe atomique.

L’église d’Urakami a été reconstruite en 1959, sur le site de l’ancienne cathédrale. La statue de Sainte Marie et d’autres, irradiées et endommagées par la bombe, y sont conservées en l’état.

Après la guerre, un débat s’était développé, afin de décider s’il convenait de conserver les ruines de la cathédrale telles quelles, ou s’il valait mieux les raser pour en construire une nouvelle à la place.

Finalement, c’est le choix de la reconstruction qui a été fait, et la nouvelle église d’Urakami, en béton armé, a été inaugurée en 1959. Seul le clocher détruit a été conservé en l’état, et la statue de Sainte Marie a été placée en face. Dix-sept autres statues d’anges, elles aussi endommagées par la bombe, ont été placées le long de la paroi extérieure de la nouvelle église.

Contrairement au Dôme de la bombe atomique de Hiroshima, la cathédrale d’Urakami n’a donc pas été conservée en ruines. Compte tenu du fait qu’il s’agit d’une « terre consacrée » pour la religion catholique, certains ont écrit que les États-Unis, qui ont perpétré ces destructions, avaient favorisé ce choix. Si la cathédrale d’Urakami avait été conservée en l’état, elle serait sans doute aujourd’hui reconnue au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme le Dôme de Hiroshima.

La statue de Sainte Agnès irradiée est exposée au siège des Nations Unies à New York, où elle rappelle au monde entier l’horreur de la bombe atomique.

(Photo de titre : Statue de la paix dans le Parc de la paix de Nagasaki, créée en 1955 par souscription internationale.)

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