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Paris va-t-il s’enflammer pour le saké avec Dassai ?

Économie Culture

Le saké junmai dai-ginjo nommé Dassai, apprécié au Japon comme à l’étranger, est fabriqué dans une petite brasserie, la maison Asahi Shuzo, située au fin fond des montagnes dans la préfecture de Yamaguchi, région de Chûgoku.

Pas de saké pour s’enivrer, mais du saké à savourer

La brasserie Asahi Shuzo a pu prendre son essor parce qu’elle a su s’implanter sur le marché de Tokyo. Son président a fait en personne le tour des marchands de saké et des restaurants et leur a demandé de vendre Dassai. Ce fut loin d’être facile car la réputation du saké de Yamaguchi était alors déplorable, les préjugés voulant qu’on ne savait pas faire le saké à l’ouest de Hiroshima. Mais M. Sakurai a voulu à tout prix s’implanter à Tokyo car « nous n’aurions pas pu survivre si nous étions restés confinés dans la région. »

A gauche, l’ancienne brasserie qui devrait être démolie pour laisser place au futur bâtiment sur la photo montage de droite. (Photos avec l’aimable autorisation d’Asahi Shuzo)

 

Travail de saupoudrage de ferment koji sur le riz cuit à la vapeur (Photo avec l’aimable autorisation d’Asahi Shuzo)

La période des années 1990, lorsque Asahi Shuzo commence à s’introduire à Tokyo, correspond au début de l’éclatement de la bulle financière. L’impact de cette explosion commence alors à atteindre Ginza, le quartier de grand luxe de Tokyo, aux environs de 1995.

« Les bars de luxe qui fermaient ont été remplacés par des bistrots à saké. Mais comme c’étaient des bistrots chics à Ginza, ils ont vendu des sakés un peu plus chers que d’habitude. Et c’est comme ça que le saké junmai dai-ginjo Dassai a pu se faire une place. »

Chacun recherche quelque chose de différent dans le saké. En soumettant le riz de la grande marque Yamada nishiki à un polissage à 23 %, on obtient un saké dai-ginjo au bel arôme, doux, fruité et sec. Pour les amateurs de saké traditionnel, ce saké passe trop facilement dans la gorge et il manque de corps. Alors qu’en revanche beaucoup ont apprécié le goût qu’il laisse en bouche, dépourvu de l’odeur déplaisante du son ou des autres impuretés qui les gênait avec le saké traditionnel.

Le riz est laissé à fermenter dans des cuves en inox.

M. Sakurai n’a pas cherché la quantité mais la qualité. Il a compris que la fonction sociale recherchée dans le saké avait évolué elle aussi avec le temps et il insiste sur le fait que l’époque ne voulait plus « de saké pour s’enivrer », mais « du saké à savourer». 

« Je ne suis pas spécialement parti à la recherche des clients qui aimaient le saké, j’ai plutôt voulu avoir une clientèle faite de gens qui n’en avaient jamais bu ou qui ne l’aimaient pas. »

M. Sakurai a visé les jeunes et les femmes, les clients généralement les plus éloignés de l’alcool. 

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