Les frontières de la science

Une spécialité japonaise, le développement de matériaux composites pour l'aéronautique

Science Technologie

La JAXA mène des recherches non seulement dans le domaine de l'exploration spatiale mais aussi dans celui de l'aéronautique. L'industrie aéronautique nécessite un nombre de pièces bien plus important que l'automobile, ce qui fait que le champ des technologies associées est non seulement plus vaste, mais a aussi des exigences plus pointues. Les technologies développées pour l'aéronautique ont par conséquent un potentiel d'applications très élevé.

Une nouvelle méthode de production qui permet de réduire les coûts

La progression de la production de fibre de carbone ces vingt dernières années est un des facteurs qui expliquent pourquoi elle est aussi utilisée dans le domaine aéronautique. En 2010, elle atteignait un volume total de 27 000 tonnes, dont 70 % environ étaient fabriqués au Japon qui en est le premier producteur mondial. Le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie japonais prévoit que le volume total produit dans le monde atteindra 125 000 tonnes en 2020, soit environ 4,5 fois la quantité produite en 2010, et qu'en 2030, et que son volume financier dans le domaine de l'industrie aéronautique sera de 3000 milliards de yens.

Pour réussir à développer ce marché, il va falloir résoudre deux problèmes, à savoir le prix et la sécurité. La fibre de carbone revient non seulement plus cher que les alliages d'aluminium, mais les prépregs (qui sont des feuilles de fibre de carbone durcie par une résine semi-dure), des produits intermédiaires pratiques pour la distribution et le traitement, ont un prix de revient élevé en raison de l'addition de particules thermoplastiques qui permettent de garantir sur la durée leur résistance. Enfin, les prépregs sont moulées à chaud dans des fours géants appelés autoclaves, qui leur donnent leur forme. Lorsqu'il s'agit d'une aile d'avion, le coût par pièce ne descend jamais plus bas que quelques dizaines de milliards de yens. JAXA, en collaboration avec un partenaire du secteur privé, a mis au point un procédé de fabrication de moulage par transfert de résine sous vide, qui permet de réduire les coûts de fabrication, le VaRTM. M. Ishikawa explique qu'il s'agit d'un procédé dans lequel on injecte dans de la fibre de carbone prise en sandwich entre deux pellicules, après l'avoir placée sous vide, de la résine à faible viscosité. Pour dire les choses simplement, ajoute-t-il, le procédé ressemble un peu à ces sacs sous vide qu'on utilise pour stocker des vêtements.

Un des avantages du procédé VaRTM est qu'il se fait sans équipement de frittage. Son désavantage, comparé au procédé conventionnel de fabrication utilisant les prépregs, est son infériorité en termes de solidité. Le procédé conventionnel est donc plus approprié pour des pièces de structure comme un fuselage d'avion. Cela a donné à JAXA l'idée d'un procédé hybride utilisant du prépreg pour les parties ayant une surface importante et plane, et des composites VaRTM pour les parties ayant une forme complexe, comme le châssis, dans l'idée de réunir l'amélioration de la qualité et la diminution des coûts.  

Diagramme du procédé VaRTM. Etant donné qu'il ne nécessite pas d'investissement dans les installations et les équipements, son avantage est qu'il peut être fabriqué à faible coût.

Suite > Des applications possibles pour l'automobiles, la construction navale ou l'éolien

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