En avant les nouveaux TGV Shinkansen !

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La mise au point du Shinkansen (TGV japonais) de la prochaine génération avance à grand pas. Les compagnies majeures de chemins de fer du Japon procèdent à des essais en vue de se convertir à un modèle totalement nouveau, dont l’élaboration d’un train qui roulera à 360 km/h, un record mondial !

Libérer de la place pour les batteries

Une fois le gain d’espace sous le plancher des wagons obtenu grâce à la réduction de la taille des équipements, quel usage en sera-t-il fait ? JR Tôkai a annoncé son intention de mettre à l’essai des wagons équipés de batteries d’accumulateurs au lithium-ion dotées d’une capacité suffisante pour assurer l’autopropulsion. Si les essais sont concluants, le dispositif permettra aux wagons de rouler en utilisant l’énergie qu’ils produisent, sans dépendre des lignes aériennes. Ce serait assurément un bon moyen d’éviter les immobilisations dans les tunnels et sur les ponts.

Bien que JR Tôkai n’ait rien dit à ce sujet, l’installation de batteries à forte capacité aurait, semble-t-il, un avantage supplémentaire. S’il s’avère possible de stocker dans ces batteries l’électricité produite par les freins à récupération d’énergie, on pourra alors se servir de ces freins pour les arrêts d’urgence comme pour le fonctionnement ordinaire.

Les freins à récupération d’énergie (*2) amortissent la rotation de l’axe grâce à la résistance provenant de l’énergie électrique fournie par le moteur. Leur fonctionnement peut être comparé à celui du frein moteur dans les automobiles, qui permet de contrôler la stabilité du véhicule, notamment à grande vitesse. Toutefois, sur tous les wagons Shinkansen, le freinage dans les situations d’urgence est assuré, non pas par des freins à récupération d’énergie, mais par des freins à disques de friction. Cela tient principalement au fait que les freins à récupération d’énergie doivent envoyer l’énergie qu’ils produisent aux lignes aériennes, si bien qu’on ne peut pas les utiliser en cas d’interruption de service du réseau aérien, par exemple suite à un fort séisme. Si l’on parvient à transmettre la puissance récupérée vers des batteries embarquées, ces freins pourront fonctionner même en cas de fort séisme, et ils contribueront alors à raccourcir le temps de freinage et les distances d’arrêt.

Viser les 360 kilomètres

Le projet de développement de la prochaine génération des wagons ALFA-X de JR East intègre un large éventail d’améliorations touchant à la sécurité, la stabilité, le confort, le respect de l’environnement et la facilité d’entretien. Mais l’objectif principal est d’augmenter la vitesse maximale. Le projet ALFA-X ouvre la voie à l’exploitation commerciale de trains roulant à la vitesse de 360 km/h.

Ce projet a également été envisagée dans le cadre de la mise au point des séries E5 et H5. Il s’est toutefois avéré que l’augmentation de la consommation d’énergie entraînait une hausse des coûts de fonctionnement, et les mesures environnementales visant à atténuer le bruit et les vibrations étaient elles aussi problématiques, si bien que, dans le cas de ces wagons conçus à une date antérieure, l’accroissement de la vitesse n’était pas commercialement viable.

Évolution des Shinkansen Tôhoku et Hokkaidô

Série Ligne Année Vitesse maximale
200 Tôhoku 1982 210 km/h
200* Tôhoku 1985 240 km/h
E1 Tôhoku 1994 240 km/h
E2 Tôhoku 1997 275 km/h
E4 Tôhoku 1997 240 km/h
E5 Tôhoku 2011 300 km/h
(320 km/h depuis 2013)
Hokkaidô 2016 260 km/h
H5** Tôhoku 2016 320 km/h
Hokkaidô 2016 260 km/h
E956 (ALFA-X) Tôhoku 2019 (prévu) vitesse envisagée lors des essais : 400 km/h
vitesse prévue lors du lancement : 360 km/h
Hokkaidô 2019 (prévu) 260 km/h

*À partir de la 1 000e unité produite.
**Opéré par JR Hokkaidô. Les autres sont opérés par JR East.
Note : Les séries E956 (ALFA-X) sont des wagons test. Le nom définitif de la série n’a pas encore été décidé.

(*2) ^  Les moteurs étant construits sur le même modèle que les générateurs, ils peuvent aussi être utilisés pour produire de l’électricité. Le freinage à récupération d’énergie réduit à zéro l’énergie cinétique du train au cours du processus qui l’amène à l’arrêt, en se servant du moteur pour convertir une partie de cette énergie cinétique en énergie électrique.

Suite > Les nouveaux wagons : peu spectaculaires mais solides

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