Que vont devenir les revues pour adultes des supérettes japonaises ?

Société

Les touristes et résidents étrangers s’étonnent souvent de la facilité d’accès aux magazines pour adultes dans les supérettes japonaises, à la portée et à la vue de tous. Ces dernières tentent actuellement de modifier la manière de les vendre, quand certaines décident de se passer de leur présence.

Les acheteurs de magazines pour adultes sont âgés

Comment les supérettes établissent-elles la liste de magazines qu’elles vendent ? Watanabe Hiroaki, un analyste de la distribution qui a une expérience de 22 ans dans ce secteur – il a été directeur d’une supérette Lawson, conseiller dans cette chaîne, et acheteur chargé de sélectionner les nouveaux produits – nous a éclairé à ce sujet.

« Les supérettes agissent comme les mandataires des sociétés de messageries qui distribuent les magazines. Pour éviter de leur retourner des invendus dont leur transport représente un coût considérable, ces sociétés confient alors les magazines populaires aux grandes chaînes, tandis que les magasins des chaînes moins importantes reçoivent les magazines pour adultes qui nécessitent des renouvellements moins fréquents que les hebdomadaires ou les mensuels. De plus, les konbini situés dans les quartiers de divertissement comme celui de Susukino à Sapporo ou de Nakasu à Fukuoka vendent un grand nombre de magazines offrant des informations sur les établissements de plaisir. Dans certains cas, le chiffre d’affaires qu’ils en tirent atteint 300 000 yens par mois. »

Mais à part ces supérettes spécifiques, les magazines pour adultes ne se vendent plus. « Un magazine pour adulte coûte de 400 à 800 yens, et une supérette normale n’en vend qu’un tous les deux jours. Aujourd’hui, les contenus à caractère sexuel peuvent se visionner gratuitement en ligne, et les seuls acheteurs de magazines pour adultes sont des hommes âgés qui n’utilisent pas Internet. Le chiffre d’affaires des magazines en général a chuté de 60 à 70 % ces dix dernières années. »

Les magazines vont-ils disparaître des supérettes ?

Le rayon magazines a déjà disparu de certaines supérettes appartenant à de grandes franchises. Dans le cas de Seven-Eleven, il est possible depuis septembre 2017 de commander en ligne des magazines et de le faire livrer en magasin.

Family Mart s’est associée à des maisons d’édition pour vendre en magasin des publications électroniques populaires. Les supérettes modifient la manière de vendre leurs magazines ou livres pour s’adapter à l’époque d’Internet. Le jour où elles ne vendront plus ni magazines pour adultes ni magazines tout court n’est peut-être pas si lointain…

(Texte : Kuwahara Rika, Power News. Photo de titre : le coin des magazines pour adultes dans une supérette de Tokyo, à gauche, séparé par deux panneaux blancs. Nippon.com)

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