Que vont devenir les revues pour adultes des supérettes japonaises ?

Société

Les touristes et résidents étrangers s’étonnent souvent de la facilité d’accès aux magazines pour adultes dans les supérettes japonaises, à la portée et à la vue de tous. Ces dernières tentent actuellement de modifier la manière de les vendre, quand certaines décident de se passer de leur présence.

Arrêter les ventes de magazines pour adultes

Presque toutes les supérettes japonaises sont des enseignes franchisées, avec un propriétaire par magasin. Les trois plus grandes enseignes laissent aux propriétaires de magasins le choix de vendre ou non des magazines pour adultes. La quatrième enseigne, Ministop, qui fait partie du groupe Aeon, un des géants du commerce de détail, ne vend plus de magazines pour adultes dans ses 2 300 supérettes. Une initiative de la ville de Chiba est à l’origine de cette décision.

Cette ville adjacente à Tokyo a annoncé en février 2017 qu’afin d’améliorer l’image de la municipalité dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2020, et de mieux tenir compte des femmes et des enfants, elle allait mener à titre expérimental une initiative dans les supérettes de la ville en exigeant que les magazines pour adultes y soient vendus recouverts en partie d’une cellophane opaque. Les supérettes de proximité n’ont pas accueilli favorablement cette tentative, arguant que cela leur coûterait cher, et la ville a renoncé à la mener. C’est à ce moment que Ministop a décidé, en réponse à la démarche de la ville de Chiba, de ne plus vendre ces magazines.

Les magasins de la franchise avaient en effet reçu de nombreux commentaires négatifs à ce sujet de la part de clients accompagnés d’enfants qui regrettaient que ces publications soient disposées à la hauteur des yeux des enfants, ou encore à un endroit où l’on ne pouvait que les voir lorsqu’on allait aux toilettes. Avant de prendre la décision d’arrêter la vente, la franchise laissait les franchisés libres de tout choix quant à ces magazines, comme le faisait la concurrence.

Les employées du sexe féminin satisfaites de cette décision

Un porte-parole de Ministop explique ainsi les raisons qui ont conduit à cette décision : « La part des magazines adultes dans le chiffre d’affaires généré par les magazines était déjà inférieure à 10 %. Nous en sommes venus à penser qu’il fallait agir, étant donné notre objectif de faire de nos magasins un endroit plaisant et pratique pour tous. L’initiative de la municipalité de Chiba nous a conduit finalement à ne plus vendre ces magazines. »

Ce changement est intervenu en décembre 2017 dans les Ministop de la ville de Chiba où est situé le siège de Aeon, et il a été étendu à ceux de l’ensemble du pays en janvier 2018. Les employées féminines auraient exprimé leur satisfaction à ce sujet, parce que voir et toucher ces revues, au moment de les placer en rayon, leur aurait été désagréable.

« À l’époque, nous avons eu beaucoup de commentaires de nos clients, favorables à 80 %, même si 10 % d’entre eux, des hommes, regrettaient cette décision. Certains clients nous ont aussi demandé où nous situions le curseur pour déterminer ce qu’était un magazine pour adultes. Mais tous les magasins renouvellent leur assortiment de produits en fonction de ce qui se vend ou ne se vend pas, et c’est de la même façon que nous avons cessé de vendre cette catégorie de magazines », explique le porte-parole de Ministop.

Suite > Les acheteurs de magazines pour adultes sont âgés

Tags

sexe konbini

Autres articles de ce dossier