Les ambitions politiques de Koike Yuriko, première femme à la tête de Tokyo

Politique

Koike Yuriko a été élue gouverneur de Tokyo le 31 juillet 2016. Une première pour une femme. Depuis, le monde politique japonais a les yeux braqués sur elle. Lors des élections au poste de gouverneur de Tokyo, Mme Koike s’est présentée sous l’étiquette « indépendant » face au candidat du Parti libéral-démocrate (PLD) – la formation politique au pouvoir – et ce, bien qu’elle soit elle-même affiliée à ce parti.

L’après Abe Shinzô

Les partis au pouvoir et ceux de l’opposition s’attendent à un retour politique de Koike Yuriko au niveau national, à un moment ou à un autre. À quel moment aura-t-il lieu ?

D'après un proche, quelle que soit l’évolution de la situation, il ne coïncidera sans doute pas avec les prochaines élections générales. « Tout simplement car elle n’a pas encore fait ses preuves en tant que gouverneur de Tokyo », affirme-t-il. Il est vrai que Mme Koike est confrontée à différents problèmes n’ayant guère de chances de se résoudre dans un avenir proche. À commencer par la controverse suscitée par le transfert du marché aux poissons de Tsukiji sur le nouveau site problématique de Toyosu. Tout reste encore à faire dans ce domaine, et Koike Yuriko serait sans aucun doute vertement critiquée si, sous prétexte de revenir sur la scène politique nationale, elle laissait à quelqu’un d’autre le soin de résoudre ce dossier épineux. Par ailleurs, le gouverneur de Tokyo doit s’assurer du déroulement des préparatifs des Jeux olympiques et paralympiques de 2020 dans les meilleures conditions.

Selon toute vraisemblance, Koike Yuriko cherchera à faire son retour politique au niveau national lors des élections de la Chambre des représentants qui feront suite à celles qui vont se dérouler d’ici 2018. Si Abe Shinzô est élu pour la troisième fois à la présidence du PLD, son ultime mandat prendra fin en 2021. Mme Koike, qui aura 69 ans, pourrait vouloir profiter de l’occasion. Au sein du PLD, si certains se disent : « elle ne réussira pas à garder le soutien du public aussi longtemps », d’autres affirment : « elle n’attend qu’une chose pour se manifester, à savoir une vacance du pouvoir qui pourrait se produire au sein du PLD, au moment où M. Abe se retirera ou qu’il sera moins influent. »

Une des raisons pour lesquelles Koike Yuriko fait l’objet d’une si grande attention est le manque de candidats crédibles à la succession d’Abe Shinzô, étant donné l’autorité incontestable dont celui-ci jouit à l’heure actuelle. Au sein du PLD, certains considèrent Ishiba Shigeru, secrétaire général du PLD entre 2012 et 2014, Kishida Fumio, ministre des Affaires étrangères, Inada Tomomi, ministre de la Défense, et Noda Seiko, ancien ministre des Postes et des Télécommunications comme autant de successeurs possibles.

Mais à vrai dire, aucun de ces politiciens n’a réussi à s’attirer les faveurs du public. Dans les milieux proches du gouvernement, nombreux sont ceux qui considèrent Mme Koike comme disposant des atouts nécessaires pour pouvoir accéder un jour au poste de Premier ministre, grâce à sa forte personnalité et son charisme.

Que va faire Koike Yuriko ? Pour l’instant, tout dépend des résultats des élections à l’Assemblée métropolitaine de Tokyo. De toute évidence, Mme Koike essaie de garder les mains libres et se prépare à toutes les éventualités. La création de son groupe d’études sur la politique nationale en est la preuve.

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