Participation des femmes à la vie politique : le Japon a vingt ans de retard

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La proportion des femmes élues à la Diète japonaise est l’une des plus faibles du monde. Pourquoi le Japon a-t-il aussi peu progressé dans ce domaine et que peut-il faire pour remédier concrètement au déséquilibre de la représentation des sexes qui caractérise le monde politique de l’Archipel.

Un recours aux quotas de plus en plus fréquent en Asie

Si le pourcentage des femmes parlementaires dans le monde a doublé au cours des vingt dernières années, c’est essentiellement à cause de la généralisation des quotas. À l’heure actuelle, plus de 120 pays ont mis en place un système de quotas dont il existe pour l’essentiel deux versions. La première consiste à réserver une partie des sièges aux femmes alors que la seconde prévoit qu’une certaine proportion des candidats doit être de sexe féminin. Les quotas peuvent s’appliquer uniquement aux femmes ou bien aux deux sexes, avec un taux de répartition allant de 10 % à 60 %.

Les quotas ont fait leur apparition en politique dans les années 1970, quand des partis ont décidé d’imposer délibérément certaines exigences, en particulier en Europe du Nord. Dans les années 1990, ces quotas sont devenus une obligation légale dans plusieurs pays d’Amérique latine et à l’heure actuelle, ils sont de plus en plus courants en Europe.

Le système des quotas est également en train de se répandre en Asie. Il est d’ores et déjà inscrit dans la loi de deux États où les femmes constituent plus de 30 % des élus. Le Timor oriental qui compte 38,5 % de femmes parlementaires. Et Taïwan où ce chiffre est de 38,1 %, avec un système original prévoyant une proportion à la fois de sièges réservés aux femmes et de candidates. En Corée du Sud, il existe des quotas obligatoires en ce qui concerne les listes de candidats proposées par les partis. C’est ainsi qu’en avril 2016, 17 % des sièges de l’Assemblée nationale sud-coréenne étaient occupés par des femmes.

Pour une révision de la Loi sur les élections à des charges publiques

Depuis quelques années, on commence à observer une préférence pour la parité par rapport au système des quotas. L’idée que les hommes et les femmes devraient participer de façon égale au processus de prise de décision en tant que principe de base de la démocratie est en train de faire son chemin.

Tout a commencé en France en juin 2000, quand le Parlement a adopté la Loi sur la parité. Depuis, huit pays d’Amérique latine ont transformé leur législation avec des lois axées non plus sur des quotas mais sur la parité et cette tendance est en train de gagner du terrain. La différence est de taille car le système des quotas relève des mesures spéciales provisoires alors que la parité est un principe démocratique universel.

Le Japon accuse quant à lui un retard de vingt ans sur le reste du monde en matière d’égalité des sexes dans la sphère politique. Le premier pas qu’il doit faire pour changer les choses consistera à intégrer le concept de parité.

Pour que la parité soit effective, il faut procéder à une révision de la Loi sur les élections à des charges publiques, qui intègre le principe de la proportionnalité des sexes en vertu duquel le monde politique, en tant que lieu de décision, doit être le reflet de la population, constituée pour moitié d’hommes et de femmes. Du fait qu’elle s’appliquera également aux deux sexes, cette disposition ne pourra pas être accusée de discrimination envers les hommes. Le concept de proportionnalité des sexes devrait également permettre aux personnes du « troisième sexe » d’accéder dans l’avenir aux fonctions de représentation.

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