L’agence météo japonaise : des prévisions météo à la prévention des catastrophes

Société

Furukawa Takehiko [Profil]

À l’heure où les catastrophes naturelles se multiplient, l’Agence météorologique du Japon joue un rôle de plus en plus important. Surveillance des séismes, des tsunamis, des éruptions volcaniques ou encore de la couche d’ozone : un groupe de spécialistes est à l’affût de tous ces phénomènes naturels.

Une agence opérationnelle 24 heures sur 24

L’Agence météorologique du Japon regroupe des organismes annexes comme l’Institut de recherche météorologique, l’École de météorologie et le Centre des satellites météorologiques, et chapeaute les stations météorologiques du Japon entier, réparties en six zones géographiques. Chaque zone supervise les stations météorologiques locales par préfecture (sauf à Tokyo et Hokkaidô). Ces stations locales emploient une trentaine de personnes affectées par rotation, 24 heures sur 24, aux prévisions et aux alertes météorologiques. De plus, dans chaque aéroport, comme à Haneda et Narita par exemple, sont installées une station météorologique aéronautique locale et une station de prévisions pour l’aviation afin d’assurer la sécurité du trafic aérien.

L’agence emploie 5 200 personnes et dispose d’un budget de fonctionnement annuel de quelque 60 milliards de yens, dont environ 40 % est dédié aux équipements et à leur maintenance.

La station météorologique de Mito dans la préfecture d’Ibaraki. (Photo : Furukawa Takehiko)

Technologies de pointe

On peut affirmer sans exagération que l’agence de météorologie s’est toujours trouvée à l’avant-garde des technologies de l’information. Passons en revue ses principaux systèmes de surveillance.

Pour commencer, les radars météorologiques, introduits au milieu des années 1950 sur le territoire entier, permettent de déterminer en permanence où il pleut. Le système de surveillance météorologique automatisé AMeDAS, un système pionnier au niveau mondial mis en place en 1974, est implanté dans quelque 1 300 localisations. Il s’agit du premier système à s’être appuyé sur la transmission de données par les lignes téléphoniques.

Station AMeDAS de Koshino dans la préfecture de Fukui. (Photo : Agence météorologique du Japon)

La consolidation des données tirées des radars météorologiques et du système AMeDAS permet de refléter les précipitations et d’établir des prévisions sur plusieurs heures. (Agence météorologique du Japon)

La station de prévisions de Hachijô-jima. Les 16 radiosondes du Japon permettent de mesurer automatiquement et à distance la température, la pression et les vents jusqu’à une altitude de 30 km. Utilisable une seule fois, cet équipement coûte plusieurs dizaines de milliers de yens. (Photo : Agence météorologique du Japon)

Image d’un typhon prise par le satellite météorologique Himawari 8. (Agence météorologique du Japon)

Le satellite météorologique Himawari, indispensable à la surveillance météorologique et notamment à celle des typhons, a commencé sa carrière en 1977 avec le lancement du Himawari 1, jusqu’au Himawari 8 entré en fonction l’été dernier. A une altitude d’environ 35 000 km, ce satellite placé en orbite géostationnaire paraît immobile puisqu’il se déplace à la même vitesse et au même angle que la Terre. Les données tirées des images envoyées par les satellites Himawari, comme la température de la surface terrestre et les informations sur les vents calculées à partir du mouvement des nuages, sont indispensables à l’élaboration de la prévision numérique du temps.

Par ailleurs, les informations sur la puissance des tremblements de terre et leur imminence, ainsi que les informations sur d’éventuels tsunamis, se basent sur les données fournies par les sismographes terrestres et sous-marins déployés sur tout le territoire. Grâce à ces données analysées 24 heures sur 24 par l’agence et le système d’observation des phénomènes sismiques (EPOS) installé à Osaka, il est possible de déterminer les zones affectées par la secousse et de prévoir les tsunamis.

Suite > Supercalculateur et prévision numérique du temps

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Furukawa TakehikoArticles de l'auteur

Né en 1940 à Shiga, diplômé de l’École de météorologie et de l’Université de sciences de Tokyo, docteur en physique. Débute en 1959 sa carrière à l’Agence météorologique du Japon, où il sera entre autres directeur des prévisions, directeur des stations météorologiques de Sapporo, conseiller de l’Association de météorologie. Auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels L’histoire de l’Agence météorologique – des prévisions météo aux séismes, tsunamis et éruptions volcaniques (Chûkô shinsho, 2015).

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