Pourquoi Sony a-t-il chuté ?

Économie Technologie

Sony, la société qui a inventé le Walkman, l’ordinateur portable Vaio et bien d’autres produits qui ont marqué leur époque, voit ses résultats se détériorer depuis une dizaine d’années. Nous analysons sous l’angle de la gouvernance d’entreprise les raisons de la chute de cette marque japonaise qui avait su se créer un empire dans le secteur de l’électronique.

Sony et Panasonic ont tous les deux laissé filer les pertes

Un autre point qui pose problème est le traitement opaque de la prise de responsabilité de la direction. M. Idei et M. Stringer se sont occupés de choisir leur successeur au sein du conseil d’administration, dont ils sont restés membres après avoir quitté la fonction de PDG. Ils ont tous deux bénéficié de considérables indemnités de départ et de retraite. Cela n’a plu ni aux employés licenciés à cause de la détérioration des résultats de l’entreprise ni aux actionnaires qui avaient perdu de l’argent pour les mêmes raisons. Cette question a été abordée au moment de leur départ et elle a suscité de violentes critiques des assemblées générales, mais elle ne les pas empêchés de devenir respectivement conseiller auprès de la direction et président du conseil d’administration.

Panasonic qui a vu ses pertes atteindre 700 milliards de yens deux ans de suite se montre tout aussi irresponsable. L’ancien PDG Nakamura Kunio, l’homme qui a pris les décisions qui ont conduit à ses pertes colossales, est devenu après sa démission administrateur de la société et a continué à exercer un pouvoir considérable sur la société, une pratique initiée par le fondateur, Matsushita Kônosuke. Que ces deux sociétés qui ont été des géants de l’électronique lorsque le Japon dominait cette industrie ne demandent pas de compte aux hommes qui les dirigeaient quand elles ont perdu tant d’argent suffit à discréditer la gouvernance d’entreprise japonaise.

Pour analyser les relations de cause à effet à l’origine de ce choix de successeurs non qualifiés, d’un système aussi irresponsable, il faudrait disposer de documents internes et conduire des entretiens avec les personnes impliquées. Mais ces problèmes ne doivent en aucun cas être considérés comme des phénomènes isolés ou des questions de personnes. Si les entreprises japonaises veulent connaître une évolution favorable, elles doivent les envisager comme étant liées à la gouvernance d’entreprise. 

(D’après un original en japonais écrit le 20 mars 2014.)

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