Qu’appelle-t-on un « snack bar », au Japon ?

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Taniguchi Kôichi [Profil]

La culture du snack trouve ses racines en province

Cela dit, dans les établissements de province, il n’est pas rare qu’une jeune femme vienne s’asseoir à côté de vous pour vous servir et bavarder avec vous alors même que le panneau « Snack » est arboré devant la porte… En réalité, le lieu a obtenu une autorisation légale d’activité « de mœurs » sous l’appellation « snack », mais d’un point de vue strictement catégoriel, cela devrait s’appeler un lounge. Une mama officie un lounge, et de façon générale, il n’est pas possible de réserver les services d’une serveuse particulière. Disons alors que le lounge se situe entre le snack et le cabaret-club, mais plus proche du snack tout de même. Un snack dans lequel le service est légèrement plus érotisé, si vous préférez. Certaines villes de province, même d’une certaine importance, ne possèdent pas de cabaret-club, mais vous y trouverez sans aucun doute au moins un lounge en activité sous le nom de snack.

Car on peut dire que la culture du snack japonais a des racines très fortement implantées en province. N’importe où, dans une région qui vous est inconnue, ou en voyage, c’est dans un snack que vous avez le plus de chance de vous faire accepter par les gens du cru. Et si les snacks ont presque disparu du centre de la capitale, le charme des nuits japonaises est toujours bien vivant à la campagne.

Il faudrait ajouter quelques autres types d’établissements dont l’essentiel de l’activité a lieu la nuit, comme les « grands cabarets » et les supper clubs (boîtes de nuits haut de gamme proposant aussi des repas), mais la conjoncture fluctuante de l’industrie du loisir nocturne ne leur a pas vraiment donné l’opportunité de prospérer. Les concepts apparaissent et disparaissent aussi vite que l’écume des jours s’évapore. Viendra un jour où il faudra se creuser la tête pour retrouver le souvenir de ce qu’était un snack. Le présent article aura essayé de préserver une trace de l’essentiel.

(Photo de titre : Shianbashi yokochô, le quartier des bars et des restaurants de Nagasaki. Jiji Press)

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Taniguchi KôichiArticles de l'auteur

Professeur à la faculté de droit de l’Université métropolitaine de Tokyo. Né à Beppu, dans la préfecture d’Oita en 1973. Diplômé de la faculté de droit de l’Université de Tokyo, il poursuit comme doctorant. Membre du laboratoire japonais de promotion des techniques scientifiques, jusqu’à sa nomination à son poste actuel. Spécialité : la philosophie du droit. Auteur de plusieurs ouvrages, dont : « Philosophie du droit des centres commerciaux » ; éditeur de « La sphère publique de la nuit au Japon – Une introduction à l’étude des snack bars ». Président de l’association d’étude des snack bars.

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