Il y a 50 ans, les Jeux olympiques de Tokyo…

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En fait… c’est la 3e fois que Tokyo est élue ville hôte

En effet, même si le fait est peu connu, le CIO réuni en assemblée générale en 1936 pendant les JO de Berlin, avait nommé Tokyo pour accueillir les Jeux de la 12e olympiade en 1940. En outre, l’assemblée générale du CIO qui eut lieu au Caire en 1938 avait désigné Sapporo pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 1940. Ce sont les JO d’été et d’hiver de la même année qui devaient se dérouler au Japon, ce qui aurait été la première fois dans l’histoire olympique, sans compter que cela auraient été les premiers JO organisés en Asie, et la première fois dans un pays non-blanc.

Mais la guerre qui sévissait déjà sur le continent asiatique créait une situation de pénurie de matières, à commencer par le fer et l’acier. Puis il était difficile d’organiser des compétitions équestres dans le Japon en guerre. Car à l’époque, les civils étaient exclus des compétitions équestres, réservées aux militaires. Le pays organisateur se trouvait donc contraint d’annuler purement et simplement ces épreuves. Finalement, à l’automne 1938, l’administration de tutelle de l’organisation des JO, le ministère de la Santé, émit une circulaire décidant l’annulation du projet, aussi bien à Tokyo qu’à Sapporo, ne laissant aux responsables sportifs que leurs larmes pour pleurer.

Les JO d’hiver prévus à Helsinki en 1944 furent également annulés pour cause de « guerre d’hiver » (ou guerre soviéto-finlandaise). Les JO d’été de 1944, prévus à Londres, ne purent avoir lieu eux non plus tant que dura la Seconde Guerre mondiale.

Un rêve de flamme olympique s’évanouit

À relire les documents préparatifs produits à l’époque, quand l’espoir existait encore d’accueillir les JO en 1940, on s’aperçoit que nos prédécesseurs avaient mis de grands rêves dans cet événement.

C’est au JO de Berlin que fut créé pour la première fois dans l’histoire le rituel du relais de la flamme olympique. L’idée venait de Carl Diem, secrétaire du Comité d'organisation : faire venir la flamme par un relais d’athlètes des sept pays traversés, depuis le site d’Olympie en Grèce, jusqu’à Berlin.

Les organisateurs japonais envisagèrent de faire venir la flamme selon le même modèle exactement, à pied à travers le continent eurasiatique. Néanmoins, l’état des communications, des routes et des véhicules dans les régions à traverser n’est pas celui d’aujourd’hui, sans compter que l’Union soviétique ne possédait aucun comité olympique, et que la Chine était en guerre avec le Japon. Ce rêve de flamme olympique par voie terrestre était trop grand pour pouvoir se réaliser. Le rêve s’est de toute façon évaporé avec la renonciation au JO de 1940.

Après-guerre, les Jeux olympiques sont rétablis en 1948, soit 12 ans après les Jeux de Berlin, en été à Londres et en hiver à Saint-Moritz (Suisse). Néanmoins, l’Allemagne et le Japon ne sont pas autorisés à concourir à ces tournois, instituant un précédent selon lequel le sport possède tout de même des frontières et a partie liée avec la politique. Les deux nations effectuèrent néanmoins leur retour aux Jeux suivants en 1952, à Oslo l’hiver, à Helsinki l’été.

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